Après le décès de son compagnon, un homme, Paul Vecchiali ou son personnage, découvre que ce dernier entretenait des relations virtuelles avec un autre homme.

Faux Accords est un film qui met un peu mal à l’aise, et il peut sembler difficile d’en dire du mal car on perçoit, à juste titre ou non, quelque chose de très personnel, une vraie douleur, celle du deuil, de la perte d’un amour.
Pourtant il est indéniable que le nouveau film de Vecchiali n’est pas très réussi, même s’il est loin d’être inintéressant.
En fait le film est à l’image de son titre, faux accords, il en est rempli, que ce soit au niveau du montage, des mouvements de caméra, de l’utilisation ponctuelle de la musique, de la matière de l’image, tout ça donne quelque chose de très amateur et d’assez gênant. Alors qu’il semble vouloir donner à la forme de son film une étrangeté plus assumée, on a plutôt l’impression de voir quelque chose de très bancal et d’assez ridicule parfois.
De façon simplifiée, on peut dire que le film se déroule en deux temps. Dans un premier temps on suit le quotidien de Vecchiali face à l’absence, le vide amoureux. C’est cette partie qui est la plus problématique. Elle désamorce d’emblée la pointe d’humour à froid avec lequel le film semblait flirter : le jeu d’acteur risible, le travail sur le corps de Vecchiali, qui peut faire penser à Monteiro, y compris dans le cadrage des scènes,…
Non le film n’est pas drôle, même s’il peut faire rire à son insu. Comme lorsque le cinéaste prépare à manger, découpe des pommes de terre, puis des tomates, puis met la table, et regarde la chaise vide à côté de lui.
La deuxième partie est en revanche beaucoup plus intéressante. Autour d’une table, dans le jardin du personnage, Paul Vecchiali va faire la connaissance de l’amant virtuel, incarné par deux acteurs, de son défunt compagnon, et un dialogue épistolaire se met en place.
A travers cette longue séquence, probablement imaginaire, le cinéaste retrouve son cinéma, et on ressent une vraie rage, une vraie tristesse et une incompréhension, mêlés d’un discours intéressant sur la relation amoureuse et amicale.
Et en fin de compte le film trouve une forme de beauté à ce niveau là, et même s’il n’avait pas les moyens pour bien le dire, ou s’il n’a plus le talent pour l’énoncer de façon plus « maîtrisée » je trouve ça bien et touchant que le cinéaste soit parvenu à dire ce qu’il avait à dire.
Teklow13
4
Écrit par

Créée

le 9 juil. 2014

Critique lue 310 fois

Teklow13

Écrit par

Critique lue 310 fois

Du même critique

Amour
Teklow13
8

Critique de Amour par Teklow13

Il y a l'amour qui nait, celui qui perdure, celui qui disparait, et puis il y a celui qui s'éteint, ou en tout cas qui s'évapore physiquement. Si certains cinéastes, Borzage, Hathaway, ont choisi de...

le 22 mai 2012

88 j'aime

11

Mud - Sur les rives du Mississippi
Teklow13
5

Critique de Mud - Sur les rives du Mississippi par Teklow13

J'aime le début du film, qui débute comme un conte initiatique. Nichols parvient à retranscrire d'une jolie façon le besoin d'aventure, de mystère, de secret que l'on peut ressentir durant l'enfance...

le 31 mai 2012

56 j'aime

4

Les Amants passagers
Teklow13
2

Critique de Les Amants passagers par Teklow13

Le film possède une dimension métaphorique et repose sur une image politique plutôt intéressante même si déjà rabattue, à savoir assimiler un avion à la société actuelle, en premier lieu la société...

le 26 mars 2013

55 j'aime

4