Jamais trois sans quatre

Vous étiez des milliers, que dis-je, des millions à l’attendre, voici la chronique du quatrième opus de la célébrissime saga japonaise des Female Ninjas Magic Chronicless. Oui, je fabule, je sais que tout le monde s’en bat les roubignolles mais moi ça me fait marrer. Une chose est sûre, c’est que nous approchons de la moitié de cette série de films gentiment cochons et clairement bis et que pour le moment, la « qualité » (notez les guillemets) se tient à peu près. Bon, il y a pas mal de boobs et d’idées WTF, ça aide le mâle adepte de cinéma bis que je suis à apprécier le spectacle proposé et, peut-être, à ne pas être tout à fait objectif lorsque j’analyse à chaud les films de cette saga.

Difficile de se renouveler dans une saga lorsque ce qui semble être le mot d’ordre est de reprendre la même formule et les mêmes ingrédients et de faire en sorte que ceux qui ont aimé les films précédents aiment également le nouvel opus. Certes, le scénario varie d’un film de la saga à l’autre, mais les mécaniques sont toujours les mêmes et du coup ledit scénario va se dérouler un peu toujours de la même façon. Ici, d’un côté, des ninjas veulent venger leur seigneur et vont devoir tuer les membres du clan des Ako Warriors. De l’autre côté, nous avons nos désormais célèbres femmes ninjas qui vont essayer de protéger les Ako Warriors pour avoir une bonne côte auprès du gouvernement en place. Et les femmes ninjas ont clairement pour consigne d’utiliser tous leurs charmes pour arriver à leur fin. On rappelle la formule : un ninja va tomber sur une femme ninja, il y aura un petit combat (ou non) suivi d’une relation sexuelle, puis la mort des deux. Puis un autre ninja va tomber sur une femme ninja, puis petit combat (ou non) suivi d’une relation sexuelle, puis la mort des deux. Et ainsi de suite jusqu’au final du film. Bien entendu, le combat peut avoir lieu après la relation sexuelle, parfois pendant, et surtout il doit y avoir plein de techniques ninjas toutes plus étranges et / ou funs les unes que les autres. Et des boobs aussi, dès les premières minutes (6min45 ici), puis à intervalles réguliers histoire que le petit vicieux venu se délecter devant le film ne se barre pas en plein milieu.

Ce 4ème opus de la saga Female Ninjas Magic Chronicles IV donne moins cette impression d’être devant un téléfilm que les trois volets précédents. Soit le réalisateur aura eu droit à un budget un peu plus conséquent, soit il a mieux utilisé ce qu’on lui a donné. Alors visuellement, ce n’est toujours pas la panacée, mais on a droit à de très jolis plans et des idées de cadrages bien trouvées. Bon, dès que les SFX rentrent en jeu, on sent toute la pauvreté de la chose, avec des incrustations toujours aussi ratées et datées. Les scènes d’action sont toujours correctes, avec un combat dans une forêt de bambous qui sort du lot. Bon, et puis il y a les techniques ninjas, sans doute imaginées sous l’emprise de substances illicites. Citons en vrac la technique de la Fleur de la Passion, où une fleur sort de la bouche de la femme ninja, apaisant la cible et lui donnant envie de faire l’amour ; L’Épée de Cheveux où notre ninjette, désarmée transforme une touffe de cheveux en épée ; le Pont Arc-en-ciel : un œuf pondu par la femme ninja ensorcelle les hommes, les amène au paradis du sexe et ils n’ont d’autre choix que de se couper la quique pour y résister ; La Connexion Passionnée : une fois qu’il y a pénétration, les deux corps restent collés pour n’en former qu’un, et si l’un des deux meurt, l’autre aussi ; ou encore L’Échange Céleste, technique qui consiste à serrer le corps de sa proie en étant entièrement nue afin de transférer son esprit dans le corps de l’autre. Et il y en a bien d’autres. Bon, il faut avouer que la recette s’épuise un peu, qu’elle devient redondante au bout du quatrième film, mais on prend malgré tout encore un peu de plaisir devant cette bobine fauchée à la bande son improbable (mélangeant jazz, riffs de guitare et synthé pop dans un film en costume).

Female Ninjas Magic Chronicles IV reprend une quatrième fois les ingrédients du premier film et propose un divertissement gentiment polisson et souvent nawak. Ce n’est pas du grand cinéma, mais c’est un sympathique bis qui fait passer le temps.

Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-female-ninjas-magic-chronicles-iv-de-masura-tsushima-1994/