Parmi les films de Hitchcock, je placerai "Fenêtre sur cour" dans le haut du panier.
C'est en effet un film à suspense efficace. D'une part, parce que l'histoire en elle-même est redoutable : un photographe en fauteuil roulant espionne ses voisins pour tuer le temps et croit avoir découvert un meurtre dans l'immeuble d'en face. Il y a de la matière avec un tel pitch pour se jouer du spectateur, l'envoyer dans des impasses, le faire douter.
D'autre part, parce que le réalisateur a su ne pas tomber dans l'immobilisme qui aurait pu résulter de son unité de lieu. Au contraire, la caméra se ballade le long de la façade, des effets visuels miment la vision au travers de jumelles ou d'un objectif d'appareil photo, etc ...
De telle sorte que, malgré un personne principal qui ne bouge quasiment pas et donc un film qui se déroule exclusivement dans une pièce, on ne s'ennuie pas.
Pour réussir cela, il fallait également des acteurs suffisamment magnétiques pour attirer l'attention du spectateur et la conserver. Ce fut une bonne pioche lorsque Grace Kelly fut recrutée. Difficile d'imaginer quelqu'un d'autre reprendre ce rôle aujourd'hui. Elle a mis la barre très haut.
James Stewart, également, parvient à capter l'attention et à nous maintenir en haleine, malgré un personnage très tête à claques.
Et puis, j'ai une petite affection pour l'infirmière, peut-être le personnage avec les meilleures lignes de dialogues. Belle trouvaille, elle apporte des instants humoristiques bienvenus pour faire descendre la pression.
Mais ce que je retiendrai, c'est probablement ce final. Vite expédié mais diablement marquant.
Un bon Hitchcock en somme.