Engagé et palpitant

FIFO aborde des thématiques d'actualité et non des moindres. Il traite des sujets qui font mal, qui nous rongent, nous empêchent de nous regarder dans la glace le soir après avoir bordé nos enfants. Il fait resurgir les passions et les peurs de la modeste condition humaine du 21ème siècle, nous entraîne à la rencontre des vices les plus enfouis, et jusqu'aux plus tabous.

La mise en scène, audacieuse et haletante, nous conduit aux côtés de ce personnage téméraire, tant admirable que détestable, qu'est le jeune Fifo. A la recherche désespérée de sa rédemption, nous l'accompagnerons tout au long de son aventure, ne nous arrêtant qu'à de rares occasions pour reprendre notre souffle et souhaiter sa délivrance.

À la lumière, le mélange entre obscurité et usure de l'image nous rappelle les ambiances anxiogène des œuvres de cinéastes danois. Pendant sa courte durée le film fait office de substance réaliste. On ne peut pas rester simples spectateurs, la danse orchestrée autour du personnage nous transporte. On perd nos repères d'espace et de temps, on ne sait pas, on ne sait plus, on se souvient, on oublie, on pleure, on rit, on re-pleure et à la fin, le plus douloureux est de revenir dans la réalité.

génial.