Quoi de mieux que d'écrire une critique de Fight Club quand on s'ennuie à son taff ? Paradoxe bonjour, mais il est vrai qu'écrire sur son film préféré lors d'un après-midi ensoleillé mais néanmoins cloîtré, nul plaisir n'est équivalent. Et comme je n'ai pas le talent de Veather, je vais raconter ma vie mais ça va être chiant je vous préviens. De toute façon, ma critique se perdra rapidement parmi les autres, alors je m'en fous.
Avoir Fight Club comme film préféré quand on est étudiant en cinéma, c'est pas facile tous les jours. Se sentir presque honteux de répondre ce film à la question "c'est quoi ton film préféré ?", essayer de se justifier en répondant "non mais c'est parce que c'est le film qui m'a donné envie de faire du cinéma, c'est pas forcément le meilleur que j'ai vu", ce sont des choses que j'ai pu faire plusieurs fois au cours de ma licence et de mon école, surtout quand celui en face sort des chef d'oeuvres que je n'ai pas encore eu l'occasion de voir (car regarder des films quand on est en licence de cinéma, c'est trop mainstream, non moi je regardais des séries) ou encore pire, que je n'aime pas.
Non pas qu'ils ne m'intéressent pas, bien au contraire ma cinéphilie a commencé par les films américains plutôt récents cependant je meurs d'envie de connaître les autres genres et époques, mais je me suis toujours senti légèrement inférieur à ceux ayant des goûts plus "dignes" disons, sans qu'ils soient pédants d'aucune façon par ailleurs. L'impression parfois de ne pas avoir ma place en études de cinéma, aussi, même si là on retombe plus dans mon manque de confiance général (mais je m'égare).
Aujourd'hui, cela doit cesser. Aujourd'hui, j'assume haut et (presque) fort le fait d'avoir Fight Club en film préféré. Car Fight Club, c'est bel et bien le film où je me suis dit pour la première fois "ah ouais, le cinéma c'est autre chose que du divertissement, autre chose qu'un produit de consommation qui s'oublie assez vite si on ne le regarde pas plusieurs fois". Je n'étais pas au bout de mes surprises, mais à l'époque de mes 16 ans, ce fut un petit choc. Et puis en terminale, je me suis mis à regarder un film par jour, constamment, aidé par la passion pour le cinéma américain de mon prof d'anglais (tmtc Bourriot, d'ailleurs j'ai encore ton 12,5 sur mon dossier scolaire au travers de la gorge alors que j'avais 13 putain !).
Mais au fur et à mesure des excellents films que j'avais pu voir, aucun n'arrivait à atteindre cette folie teintée de nostalgie que j'avais pu avoir pour Fight Club. Car Fight Club, ce n'est pas un chef d'oeuvre, c'est un foutoir pas possible de mise en scène, de personnages, de propos. Nihiliste et révolutionnaire, fasciste et anarchiste, anti-consommation et rempli de publicités et images subliminales, formaté mais original par ce foutoir même, c'est un peu un film-somme de ce que le cinéma a de plus fou, de plus exaltant, de plus prétentieux.
Un film qui paradoxalement à son supposé propos, me donne envie de créer, de réfléchir, de penser au cinéma. Un film qui non seulement m'a donné envie de voir d'autres films, mais qui m'a donné envie d'en faire mon métier. Et qu'importe la discipline que j'allais choisir d'ici là, je savais, à ce moment précis, qu'à un moment donné de ma vie j'allais faire un film, forcément.
Alors en attendant de voir le film parfait qui parviendra avec grande joie à la tête de mon top 10, ben oui, Fight Club est mon film préféré.