Effluves de marigot
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le 27 août 2025
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Au moins on ne pourra pas dire que le premier film de Carlos Abascal Peiró ne fait pas écho à l'actualité, même s'il a évidemment été tourné bien avant les événements actuels. Si le film comporte bien sûr de nombreuses ressemblances avec certains aspects du monde politique et médiatique, il contient aussi, avec son histoire de personnages puissants pourris jusqu' à l'os (ah bon), de squelettes dans le placard et de messages codés, tous les ingrédients d'un bon thriller d'espionnage. Mais bon, finalement tout celà reste malheureusement de l’ordre du potentiel.
Car en réalité Fils De lorgne plutôt du côté de la comédie et même de la comédie burlesque. Pourquoi pas après tout ? Mais attention pas de la comédie pure et encore moins naïve. Disons qu'il est devient donc une sorte de film hybride. Mais il est surtout un film particulièrement agaçant par sa manière de vouloir sans arrêt aligner les bons mots et les coups de théâtre à répétition. Ou encore de vouloir nous en mettre plein la vue et les oreilles à chaque scène. D'être un film "branchouille" en somme, mais tout en nous suggérant bien sûr la profondeur sous latente qui existe derrière telle situation ou telle réplique. Ce type de style ça peut passer pendant 10 ou 15 minutes en guise d'introduction par exemple, car on se dit que le film va se poser ensuite... sauf qu'ici non. On a sans cesse l'impression que le réalisateur veut nous épater à chaque réplique et à chaque retournement de situation. Alors lorsque on est chez Tarantino, ça fonctionne, car le sujet de ses films c'est leur style (verbal, visuel) en lui même. Ici ce n'est pas vraiment le cas, car Carlos Abascal Peiró tient à nous raconter une vraie histoire et nous emmène même vers une dénonciation tout ce qu'il y a de sérieuse.
Tout celà fini par être, non pas mauvais, car il y a trop de talent à l'écran pour ça, mais simplement indigeste, comme le sont finalement beaucoup de films français contemporains. Avec, encore une fois, ce côté un peu "fourre tout", en vogue chez de nombreux jeunes réalisateurs qui vont jouer sur plein de registres à la fois sans en approfondir vraiment aucun.
Bref, on se retrouve avec un beau gâchis. Et un gâchis de bons comédiens pour commencer. Si Alex Lutz et la toujours parfaite Karin Viard tirent leur épingle du jeu, ce n'est pas vraiment le cas de François Cluzet qui semble un peu perdu. Un gâchis de dialogues également, car certains, noyés au milieu d'une avalanche de péripéties, sont vraiment bons et percutants. Un gâchis de potentiel surtout, car l'on se dit qu'avec moins d’esbroufe, on aurait pu avoir un trés bon film.
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https://www.facebook.com/Les-films-dIsmael-100385648020164/?modal=admin_todo_tou
Créée
le 4 sept. 2025
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