Bien que Taxidermie, le film qui l'a fait en connaitre en 2006, eut un succès d'estime ainsi que des critiques dithyrambiques, György Pálfia eu beaucoup de mal à tourner de nouveau. Alors, en attendant, il a réalisé une histoire qui regroupe des centaines de films, en parlant d'une histoire d'amour. Un peu à la manière de La classe américaine ou Los Angeles plays itself, Final Cut est un travail de montage à la fois cohérent et hallucinant sur ce qu'on peut faire raconter aux images.
La particularité est qu'en raison de problèmes de droits, le film ne peut pas être proposé dans une distribution traditionnelle ; il a eu droit à des diffusions lors de festivals, et est actuellement disponible gratuitement sur Vimeo. Le montage a pris trois ans, et on peut le comprendre, car György Pálfi a voulu créer une cohérence à travers non seulement les étapes de la relation entre n homme et une femme, mais aussi dans les gestes quotidiens où par exemple, le début concerne le réveil d'un homme avec un tout premier plan... qui est en fait le dernier qu'on voit dans Avatar ! Le film propose très de peu de dialogues et se raconte à travers ces centaines d'extraits où on peut reconnaitre un siècle du cinéma, de toutes nationalités, avec aussi bien du film muet que Avatar, en passant par des comédies romantiques ou des drames et ainsi de suite. Il y a aussi tout un travail de montage sonore avec par exemple Staying Alive des Bee gees sur des plans où des gens marchent, Disco Inferno pour des scènes de danse ou encore Rage Against The Machine avec Wake up pour un mélange où des gens regardent le ciel (tout comme la fin de Matrix) ou qui vont péter les plombs.
C'est assez court, moins de 80 minutes, mais la longueur du générique final où sont cités les films ainsi que les diverses chansons donnent une idée du travail titanesque de György Pálfi, qui signe non seulement quelque chose de très fort, qui communique avec notre cinéphilie, mais où le montage est fondamental afin de nous faire croire ce que l'on souhaite.