Scénario à oublier, sinon c'est à gerber
Je l'attendais depuis un moment celui là: Andy Lau en flic hargneux, Gordon Lam pour lui donner la réplique ... bon départ.
Bonne surprise, il y'a une apparition de Michael Wong que je n'avais pas vu depuis In the Line of Duty (le quatrième ou cinquième je crois, celui avec Donnie Yen très jeune) et Jun Hu tient aussi un rôle (très secondaire hélas) dans ce film qui se tape donc un casting avec de bonnes têtes.
Dommage, derrière la caméra et l'écriture se tient un seul et même homme (Alan Yuen) connu pour ... rien de fameux, d'autant plus qu'il n'a pas tenu la caméra depuis 2002 si j'en crois IMDB (bha oui, j'ai pas de mémoire alors je vais pêcher les infos :p ).
Si la première heure du film est très honnête avec sa présentation des personnages, pile à l'heure de jeu tout part en vrille. J'avoue ne pas comprendre cette inconsistance: jusqu'alors tout était correct (pas parfait, dans la norme du genre policier dirais je) et d'un seul coup tout devient extrêmement politiquement correct. Les méchants sont très très méchants, les policiers sont très gentils et dépassés, la colère les gagnent mais ils ne tombent pas dans la violence comme les bandits parce que ça serait mal ! Et le mal, c'est pas bien m'voyez ?
Pis, un twist absurde s'enchaine sur un autre encore plus incongru et en 6 minutes approximativement le film perd toute crédibilité à laquelle il pouvait prétendre (pas énorme, mais ça tenait la route pour le genre). Et ça sera la même jusqu'à la fin, dans un final gerbant où le mal est rattrapé par le destin et où les brebis égarés regagnent le troupeau en faisant repentance ... on dirait un film chinois dans la seconde partie du film pour tout dire.
Mais il y'a du bon, et comme je le disais dans le titre il ne faut pas regarder le film pour son histoire mais pour l'action ... et là y'a de quoi faire. ^^
Baston entre deux immeubles, lance-grenade dans les escaliers, fusil d'assaut qui crache encore plus de balles que Schwarzy et Stallone réunis dans leurs jeunesse, C4, conduite de gaz ... pfiouuu, le monsieur a visiblement tout misé sur la surenchère visuelle et ça marche pas mal. Je chipote sur les effets spéciaux: ce sont les mêmes effets utilisés dans White Storm pour simuler les tirs d'armes à feu, ça fait joli mais ça fait aussi très faux toutes ces balles traçantes. Du reste, la baston entre les immeubles est foirée aussi, l'échange de coups sur un semblant d'étendage sent trop le fond vert ... l'est loin le bon vieux temps de Jackie Chan, mais bref.
Mais il y'a un mais: le réal' veut en mettre plein la vue, c'est bien, mais il veut tellement en mettre plein la vue qu'il enchaine les ralentis avec une grosse musique d’ascenseur qui se la raconte Beethoven ... une fois ça passe (à la rigueur) mais plus c'est beaucoup trop. Le plan final aurait pu être dantesque mais l'accumulation ralenti + symbolique dont je causais plus haut résume le film: y'a du bon, mais il est gâché par un réal' qui veut trop en faire (je ne parle pas d'Andy Lau qui survit à pas loin de dix explosions sous son nez, et je n'évoque pas non plus les accidents de bagnole ...) autour d'une histoire vraiment mal écrite.
Dommage, même si ça reste sympa en zappant le scénario, y'avait matière à faire beaucoup mieux.