Bruce Law aux cascades, Yuen Tak et Tony Leung Siu-Hung aux chorégraphies, Lowell Lo à la bande son, voilà qui sent bon la pure petite bobine HK comme on les aime tant, ce genre de petit film qui rien que sur le papier donne envie, surtout lorsqu’on retrouve au casting des têtes telles que Ti Lung, Maggie Cheung, Waise Lee ou encore Simon Yam. Alors bon petit film ou pétard mouillé ? Je pencherais plutôt du coté de la première proposition malgré des défauts évidents.
First Shot nous raconte la naissance dans les années 70 de la ICAC, initiales de Independent Commission Against Corruption, suite à une recrudescence de la corruption dans la Police et la toute puissance des triades capables d’acheter n’importe qui grâce à la quantité d’argent sale qu’ils brassent.
Assez classique dans son scénario ainsi que sa construction, et bien souvent prévisible, First Shot reste malgré tout très efficace et rappelle sur bien des points le film Les Incorruptibles de Brian de Palma. Alignant des passages très noirs et se fichant pas mal de la morale en n’hésitant pas par exemple à faire sauter à l’explosif un enfant dans un bus, First Shot compense ce côté sombre en disséminant ci et là quelques petites touches d’humour dès l’arrivée des deux nouvelles recrues interprétées par Andy Hui en mode L’Oréal « Parce que je le vaux bien » et Lau Shek-Ming en fan de Bruce Lee, ressemblant sur certains plans comme deux gouttes d’eau à Jacky Cheung. David Lam s’amuse même à inclure dans son film un passage complètement What the Fuck !? dans un bar gay avec un Ti Lung tout de cuir vêtu façon YMCA se faisait tripoter par toute une panoplie de personnages représentant tous les clichés possibles et inimaginables sur la population homo de l’ex colonie. Il ne se prive d’ailleurs pas de rajouter tout un tas de propos assez douteux sur les gays et le sida, mais c’est une autre histoire…
First Shot recèle de moments très efficaces et plus particulièrement lors des scènes d’action. Même si pas si nombreuses que ça au final, leur violence et leur côté très sombre leur procure un intérêt certain, virant même à l’heroic bloodshed lors d’un excellent final commençant dans une scierie et se terminant sur un bateau. On pense d’ailleurs parfois à The Big Heat (1988) pour cette violence très sèche. Bruce Law, Yuen Tak et Tony Leung Siu-Hung ont clairement fourni un excellent travail et voir Ti Lung, Waise Lee et Simon Yam se mettre sur la gueule les armes à la main procure un plaisir nous renvoyant directement à certaines productions de John Woo telles que Le Syndicat du Crime. Ils sont tous les trois tout simplement impeccables, même si la surprise vient du côté de Bobby Yip dans un rôle auquel il ne m’avait pas habitué, celui d’un tueur ultra efficace ne laissant transparaitre aucune émotion. Parlons également très rapidement de Maggie Cheung, absolument magnifique, pas besoin d’en dire plus.
Bien trop classique pour être un grand film avec son lot de scènes déjà vues maintes fois ailleurs, First Shot n’en reste pas moins un polar très efficace qui saura ravir tous les nostalgiques de la « belle époque » du ciné HK.
