Ma dernière tentative de me lancer dans une bobine chinoise de la plateforme iQIYI s’est soldée par un échec. Desert Dragon était une bonne grosse purge qui ne valait pas un pichet de cidre. Du coup, avant de retenter l’expérience, je me suis un minimum renseigné. J’ai rayé de ma liste ceux qui semblaient assez horribles et je n’ai gardé que ceux dont les maigres avis trouvés sur la toile annonçaient quelque chose de sympathique. C’est ainsi que je me suis retrouvé devant Fist of Fury: Soul et ses 1h10 au compteur (1h05 si on enlève le générique de fin), qui rien que par son trailer m’inspirait bien plus confiance que les moult wu xia pian fantasy qui sortent tous les mois en Chine directement en SVOD. Et ma foi, c’était éminemment sympathique. Pas un grand film non, mais un spectacle agréable qui fait passer un bon moment.


La première question qu’on est en droit de se poser avec un titre pareil, c’est est-ce que ce Fist of Fury: Soul a un rapport quelconque avec le culte Fist of Fury, La Fureur de Vaincre chez nous, de Bruce Lee. Dès l’introduction, on se rend compte que, pas du tout, on va partir ici sur quelque chose de très différent. Nous sommes ici dans un kung fu pian fantasy, avec tout ce que cela va comporter de personnages virevoltants et de sorts de magie. Le scénario va être ultra basique : le démon de sang a tué un grand maitre d’arts martiaux qui, avant de mourir, a donné ses pouvoirs à son fils ; 14 ans plus tard, un jeune homme à la force qui semble infinie fait surface en ville, à la recherche d’un maitre du kung fu ; le démon de sang, toujours en vie, va sentir sa puissance et partir à sa recherche. On est dans du vu et revu, dans du basique de chez basique, mais elle devient malgré tout prenante au bout d’un moment, dès la seconde partie du film lorsque ce dernier abandonne un peu son humour parfois un peu con-con pour se concentrer sur son action. Car oui, nous sommes ici dans un film d’arts martiaux, certes très axé sur le fantastique, mais avec néanmoins des combats bien nerveux et très agréables. On a parfois pas mal de mouvements sans coupe, permettant d’apprécier les chorégraphies plutôt bien fichues même si, comme souvent dans le cinéma martial chinois actuel, la camera bouge un peu trop, cherchant constamment à suivre tous les mouvements des personnages. Mais ils sont nombreux et font plaisir à voir, nous amenant agréablement vers la longue scène finale de presque 25 minutes d’action quasi non-stop.


Difficile effectivement de s’ennuyer devant ce Fist of Fury: Soul, d’autant plus que la mise en scène est assez soignée, avec de jolis filtres de couleurs, des beaux décors et des costumes réussis. Le film va emprunter ses idées à droite à gauche, que ce soit à Dragon Tiger Gate (2006) de Wilson Yip pour certains plans, mais aussi à Kung Fu Hustle (2004) de Stephen Chow pour certains effets visuels. On notera même un clin d’œil à Dragon Ball avec l’accoutrement d’un des méchants, ainsi que les poses qu’il prend, renvoyant directement au personnage de Tao Pai Pai. Certains personnages sont hauts en couleurs, comme celui ressemblant à Buddha, accessoirement cannibale et se battant avec une sorte d’ancre gigantesque accrochée à une chaine, la jolie nénette semblant sortir du film Azumi, ou encore le grand méchant masqué, tout en brutalité. Alors oui, il y a toujours ce souci de jeunes acteurs sans charisme, qui semblent interchangeables tant ils sont lisses, mais quelques-uns, plus anciens, sortent du lot. A noter un petit rôle de Norman Chu (Bastard Swordsman, Duel to the Death) qui semble absolument partout dans le cinéma chinois actuel, présent dans parfois 3 ou 4 films sortant le même mois, et qu’on a toujours plaisir à revoir. Il vient chercher son chèque, il apparait 10 minutes, et il repart. Inutile de chercher une quelconque psychologie des personnages, on n’est pas là pour ça et, de toutes façons, en 1h05, difficile de développer quoi que ce soit. Inutile de s’attarder trop également sur la cohérence de certaines scènes (le héros dit qu’il protège toujours sa famille mais il nous a sorti 2min plus tôt qu’il n’avait pas de famille). Les CGI ne sont toujours pas au point, mais pour qui, comme moi, regarde mine de rien pas mal de productions chinoises du genre, on finit par s’habituer et on n’y fait plus vraiment attention. Et puis, plus ça va, plus je me dis qu’à l’époque, les SFX des films HK, grattés à même la pellicule, ils étaient moches, mais pourtant on trouvait ça rigolo et charmant non ?


Sans être un grand film, Fist of Fury: Soul est un kung fu pian fantasy des plus agréables. Bourré de scènes d’action pas trop mal fichues, on passe un bon moment devant un spectacle plaisant, court et rythmé. Une bonne pioche dans la jungle des production chinoises dédiées à la SVOD.


Critique originale avec images et anecdotes : DarkSideReviews.com

cherycok
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le 28 nov. 2021

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