Fils de con !

« Tu sais Fiston, il y a encore peu de temps de cela j'étais très friand de notre bonne vieille comédie Française.
Son humour, ses acteurs, ses scénaristes et ses réalisateurs aussi. J'les avais à la bonne !

Tout n'était pas bon, OOooh non ! Loin de là !!

Que ce soit les derniers films de Tonton De Funès, les croûtes cinématographiques "bon enfant" de Max Pécas ou la quasi intégralité de la filmographie de Jean Lefebvre. Tout ces métrages pouvaient te faire perdre un oeil aussi rapidement que le visionnage à moins de deux mètres de l'écran du dernier Danyboon.
Des films ratés, des scénarios indigents et des acteurs peu impliqués mais des films attachants aux budgets rachitiques fabriqués avec le coeur et un système D de tout les instants.

Passé ces petits films paresseux et potaches, il restait tout de même un choix important de comédies de qualité.
De la comédie populaire et familiale de ces vieux maîtres en noir et blanc: Gabin et Lino filant des beignes et Blier les recevant.
Fernandel, Bourvil et De Funès triumvirat rigolard et triomphant, imposant au peuple Gaulois ce dictat de la gaudriole.
Puis toute une vague d'artistes "post'68" déboulant de tout les coins de rue avec l'envie de faire marrer le chaland à coups d'humour décomplexé et de gros mots libérateurs:
Dewaere et Depardieu s'amusant à toucher le cul de la bonne société et partir en courant comme des mômes qui s'amusent avec la sonnette du voisin.
Coluche écrasant tout sur son passage, sous des tonnes de vulgarité assumée et de vannes sous la ceinture.
Les bobos du Splendid emboîtant le pas des prolos du Café de la Gare avec un humour décapant et dans l'air du temps.
Mais aussi les quadras d'Yves Robert s'amusant comme des gamins sur des dialogues ciselés par le grand Jean-Loup Dabadie dans "Un élephant ça trompe énormément" et sa suite.

...Et Oury... Et De Broca... Et Molinaro...et Tant d'autres Fiston, tant d'autres, les exemples sont légions.

Mais depuis quelques temps, le coeur n'y est plus, tu sais.

Je navigue de déceptions en déceptions. De promesses non tenues en promesses, hélas, bien tenues.
Plus de point de repères, j'erre de films en films comme une âme en peine.
Me perdant dans de pseudo-films en compagnie du duo infernal Timsit/Berry; presque aussi drôle qu'un toucher rectal pratiqué par le champion de France de bras de fer.
Fouinant du côté "ch'Nord" avec Danyboon et ses quelques films braillards, ne ressortant de là qu'avec un énorme mal de tête et des nausées dantesques de femme enceinte.
Même Valérie Lemercier, autrefois maîtresse merveilleuse, véritable professionnelle de la gorge déployée et des crampes au bas du ventre s'est transformée en vulgaire tapineuse de série B aussi bonne actrice que la dernière recrue de chez Marc Dorcel, boulangère de son état.

Autant te dire que le visionnage de "Fiston" avec le toujours bronzé Franck Dubosc et l'ado le plus vieux du monde: L'énervant Kev Adams ne s'annonçait pas pour le mieux.

Effectivement mon instinct, rôdé comme les oreilles d'une groupie de Christophe Maé , ne m'a pas trompé.

A l'Ouest rien de nouveau, Fiston.
Une énième farce éculée, un scénar qui ferait passer l'épisode n°19584 de "Plus belle la vie" pour Barry Lyndon, des acteurs dirigés avec les pieds...et sales en plus.
Dubosc en ermite cynique rongé par le remord et un amour adolescent vieux de trente ans est aussi crédible que Mimy Mathy dans le rôle de Wolverine.
Kev Adams est aussi fade qu'un fromage Hollandais et possède autant de charisme qu'un figurant du "Grand journal".
La belle Nora Arnezeder a malencontreusement été remplacé par un poster d'elle même, qui joue ma foi, de fort belle manière et n'a finalement rien a envier à la version originale.

Les acteurs sont malheureusement au diapason du scénar et de la réalisation : Mou et fadasse comme un vieux fond de ragoût de navet.
Et ce n'est pas la fin qui viendra relever le niveau avec cette tentative de twist aussi surprenant qu'une fève dans une galette des rois et cet essai raté de pleurnicherie sentimentale finale digne d'un épisode de "Confessions intimes" du genre: "Je suis prêt à renoncer à Johnny pour reconquérir ma belle".

Voilà Fiston, tu vois rien de bien neuf dans le flasque monde de la comédie Française contemporaine.
De la mollesse et de l'indigence...»

« Mais...Mais Papa, j'l'aime bien moi Kev' Adams, il s'habille bien et il a des cheveux rigolos... »

« Pfff...Fils de Con ! »