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C’est marrant les coïncidences quand même...
Quelques jours avant d’aller voir ce « Fleuve noir », on ressortait avec un pote de « Le monde est à toi » de Romain Gavras et on se disait justement que : « Quand même ! Vincent Cassel – quelques soient ses rôles – il parvient toujours à dégager quelque-chose de magnétique… »


Mais bon, seulement voilà, depuis j’ai vu ce fameux « Fleuve noir ». Et… Et… Et bah ça fait mal quoi…


Oui, je vous le dis : j’ai mal à mon Vincent Cassel.
Qu’il ait voulu tenter quelque-chose de neuf, à contre-emploi de ce qu’il fait d’habitude, franchement c’est tout à son honneur. Mais là c’est juste un naufrage total.
Et si au départ ce fut surtout le naufrage de Cassel himself qui m’a sauté aux yeux, il m’a fallu par contre davantage de temps pour prendre conscience qu’en fait c’est tout le film qui est un bateau qui prend l’eau de toutes parts…


Parce que bon, l’affiche a beau annoncer glorieusement que « Fleuve noir » est « le polar choc de l’année », dans les faits, ça ressemble beaucoup plus à un roman de gare écrit avec tous les poncifs et les caricatures qui vont avec.
Et si je trouve Cassel aussi balourd et surfait dans ce film, je pense que ça vient aussi du fait que tous les personnages y sont définis à la truelle.
Parce qu’une fois que tu as compris que le personnage de Cassel, c’était celui de l’inspecteur aigri / alcoolo mais perspicace (chose qu’en gros on peut comprendre au bout d’une bonne minute), eh bah franchement tu as tout compris.
Pour le personnage de Duris c’est pareil. Je n’ose même pas m’attarder sur le contenu de ses tirades tant elles sont affligeantes de médiocrité. Et franchement, je le plains le pauvre Romain, parce qu’il fait vraiment ce qu’il peut avec ce qu’on lui donne…
D’ailleurs, de tous les acteurs, je pense que c’est le seul qui a vraiment compris qu’il jouait dans un pastiche de seconde zone. Alors il s’en amuse un peu. Il accentue le trait. Il assume presque le ridicule.


Et oui, j'ose employer le terme, même si c'est pas très sympa. Ce film est ridicule.
Pire, je le trouve même douteux.
Parce qu’on ose quand même nous montrer et nous expliquer des trucs dont, personnellement, j’ai eu du mal à comprendre l’intérêt et l’intention.


Je pense notamment au viol du personnage de Cassel sur celui de Kiberlain. OK, c’est réutilisé sur la fin mais… Enfin, un viol quoi… Mené par ton personnage principal… Ton héros… Dans une structure de polar tout ce qu’il y a de plus basique… Et non seulement je trouve la scène vraiment malsaine dans la manière d’être amenée et filmée, mais en plus je trouve qu’elle aurait pu être remplacée par tellement d’autres choses.


D’ailleurs, j’aurais envie de dire la même chose de la résolution finale de ce film. Elle tombe comme un cheveu sur la soupe et ne semble d'ailleurs être là que pour triturer des détails racoleurs pour le plaisir du malaise. Tout ce que ça a contribué à faire chez moi c’est de générer une espèce ambiguïté morale dont je ne comprends même pas la finalité.


De toute manière, tout ça semble trahir l’absence totale d’inspiration d’Eric Zonja sur ce film.
Les amoureux de cinéma se consterneront sûrement en voyant à quel point ce gars est embarrassé par son format d’image sur pratiquement tous les plans. En gros, les seules fois où ça prend du sens, c’est lors des passages dans les bois… Passages qui doivent représenter trois bonnes minutes du film, pas plus. Tout le reste, ça se passe en intérieur et c’est à chaque fois la fête à la tristesse pour remplir ce format Scope. (Je peux vous dire que j’en aurais vu du mobilier durant toutes ces phases de champ-contrechamp !)


Franchement, tout le monde à l’air tellement blasé de faire ce film – totalement à côté de ses pompes – que ça sent l’œuvre de commande ; le plan sur lequel tout le monde cherche à se convaincre que ce n’est pas le pire des mauvais plans et qu’au moins, ça mettra du beurre sur les épinards.


Bah en tout cas, pour moi pas de beurre et pas de vaseline non plus. Si chacun a dû repartir de ce projet avec son petit chèque, moi je suis reparti avec un bon mal de crâne et un profond sentiment d’aigreur. Bah oui, Cassel et Gavras avec leur « Le monde est à toi » m’avaient pratiquement fait oublier que le cinéma français c’était aussi ça.
Et bien grâce à « Fleuve noir », je viens de me rappeler que, malheureusement, le cinéma français aujourd’hui, c’est surtout ça…

Créée

le 7 sept. 2018

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