Un enfant, ce monstre que les adultes fabriquent avec leurs regrets

Citation de Jean Paul Sartre


Freaks est un film fantastique américain réalisé par Zach Lipovsky (qui nous proposera le ratage total qu'est le film live Kim Possible l'année suivante) et Adam B. Stein (dont c'est la première réalisation), sorti en 2018. Il sera vu pour la première fois au Festival international du film de Toronto 2018 le 8 septembre puis le 3 novembre 2018 Utopiales ou il recevra le prix du public. Il faudra attendre le 6 juillet 2019 pour le revoir au Festival international du film fantastique de Neuchâtel 2019 et ce n'est que le 13 septembre 2019 qu'il sortira aux USA, une semaine après Ça 2 et une avant AD Astra (et c'est sans parler de l’échec du film X-men en début d'année alors que Freak ressemble beaucoup à la saga). Il recevra un accueil moyen (un peu moins de 350 millions de dollars de bénéfice) et en France il ne sera même pas passer en salle, se trouvant directement en vidéo.
Cette longue intro pour dire qu'au moment de voir le film j'en avais rien à faire parce que je ne m'étais même pas renseigné sur le film (l'affiche m'avait juste tapé dans l’œil lors de la promo de la sortie DVD). Je pense que j'aurais eu plus de réticence à voir le film si j'avais connu les réals. Fin Bref je n'attendais rien de ce film si ce n'est qu'un agréable divertissement.


Bon, avant même de parler du film en lui même, je pense que tout le monde à remarqué que le film s'inspire BEAUCOUP de la saga X-Men, que ce soit pour son pitch de base (des super-héros se font maltraiter par les humains et le gouvernement essaie d'en faire des armes), sa colorimétrie (univers morne esthétiquement qui fait ressortir les protagonistes) et dans certains de ses termes (faut-il oui ou non user de la violence contre ceux qui nous maltraitent). Mais il est tout aussi idiot de nier l'évidence de la comparaison que de dire que que le film n'est qu'une pâle copie. En effet, Freaks aura plus tendance à prendre le contrepied des films X-Men, on le voit notamment par son titre qui va avoir une tout autre interprétation suivant si vous êtes au début ou à la fin du film. L'esthétique du film va être beaucoup plus intelligente qu'une simple mise en valeur des personnages, elle va au contraire nous montrer le détail qui cloche, comme lorsque Chloe tient le pistolet. Et pour finir contrairement au message pacifiste des X-Men, Freaks va préféré montrer les deux possibilités comme contre productives.


Mais comment parler de ce film sans évoquer ses personnages, tous très bien joués et je pense notamment à Dean Redman qui doit interprété une fille de 7 ans avec 100 kilos de muscle et Lexy Kolker qui malgré son jeune âge nous propose ici une très grande prestation, il ne fait nuls doutes que c'est là la plus grande réussite du film. Ça permet aux spectateurs de rester dans le doutes de qui suivre entre le papy gentil qui est en fait un connard et le papa connard qui est en fait un gentil. Et c'est sans parler de la mère symbole de douceur qui pourrait presque être la véritable méchante de l'histoire.
Si beaucoup pensaient que Freaks nous racontaient l'histoire du vilain petit canard méprisé par la société, on est plus face à la création d'un monstre. Qui n'a jamais entendu "L'ignorance amène à la peur qui amène à la haine qui amène à la violence qui amène à la mort", ce qui est vrai pour le rapport entre humains et chialeurs de Sang avec les flics qui tirent sans réfléchir mais surtout pour celui entre Chloé et le monde. Trop protégée par son père elle est ignorante des enjeux puis se prend la vérité en pleine face par son grand père, puis méprise les hommes à cause des ses voisins puis torture et massacre tout le monde. L'apogée de l'horreur arrive quand la gamine de SEPT ANS annonce tranquillement qu'elle tuera toutes les personnes se mettant en travers de sa route.


Une musique finalement peu présente mais qui laisse place à des décors extérieurs impeccables qui placent à un malaise ambiant insoutenable comme dans Black Miror. Les banlieues ou tout se ressemble, montrant quelque part que quelque chose ne va pas font très Burton. C'est dans la maison un peu plus "Bordelement humaine" que les trois quart du film vont se passer, la seule zone de sécurité du film. Et même là la réalisation arrive à proposer un beau jeu de lumière, de plans intelligents jouant avec les couloirs serrés et les pouvoir de la gamine et une sécurité presque trop belle pour que l'ont puisse y croire. Zach Lipovsky, à l'instar de sa réputation, a su gérer de très bons effets spéciaux avec peu de matos (sauf le décollage de fin qui est outrageusement mal incrusté).



Freak est certes malgré d'excellentes idées, un film assez oubliable. Il n'empêche que la réussite est là, il remplit à merveille le cahier des charges convenu. Alors oui je le conseille à tous fans de super héros en manque




Pourquoi devrais-je m'excuser pour le monstre que je suis devenue...
Lorsque personne ne s'est excusé pour m'avoir fait devenir ce monstre.



Harley Queen: Birds of Prey

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le 5 avr. 2020

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Lordlyonor

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