* Critique originale disponible sur Duotaku no Sora *

À 10 ans, tu es un prodige. À 15 ans, tu es un génie. À 20 ans, tu es juste un homme ordinaire. Mais devenir un homme comme les autres, ça attendra encore un peu.

Haruka, Rin et Ikuya sont qualifiés pour les Jeux Olympiques de Sydney, ils vont enfin disputer leurs premières courses contre des nageurs professionnels. Mais la bataille sera plus rude que prévu, plongeant Haruka dans un doute existentiel quant à ses motivations pour nager.

Haruka et ses camarades parviendront-ils à concrétiser leur rêve d'obtenir une médaille olympique ?

Une fin qui suit le courant

Nous reprenons notre histoire là où nous l'avions laissée dans la saison 3. Le film démarre en trombe sur la compétition des Jeux Olympiques de Sydney où Haruka (Haru), Rin et Ikuya portent les espoirs de tout le monde. Nous voyons donc leurs différentes courses de qualification, entre espoir et tension. Mais le retour à la réalité est aussi rapide qu'abrupt, ils ne sont pas encore au niveau des meilleurs mondiaux. Alors que les trois garçons rentrent bredouilles, ils décident de commencer un entraînement intensif chacun de leur côté jusqu'aux prochaines grandes compétitions. Leurs camarades restés au Japon quant à eux, décident de former des teams afin de s'entraîner sans relâche pour l'année à venir et espérer se qualifier la prochaine fois.

Après cette introduction dans le vif du sujet, on retombe donc rapidement dans un rythme beaucoup plus plan plan puisque la deuxième partie du premier film servira surtout de mise en place (qui part s'entraîner avec qui, quel programme ils vont suivre...) et d'introspection pour nos trois champions. Car si leurs amis ont pour but de passer les qualifications des prochains Jeux Olympiques, Haru, Rin et Ikuya qui ont perdu confiance en eux, s'inquiètent quant à leur avenir de nageur et leur choix de poursuivre dans la compétition. Cette arc final de Free! sera donc à l'image des saisons de l'anime où nous suivrons chacun des personnages réfléchir et avancer vers le chemin qui leur convient. Ici le focus se fera principalement sur notre héros principal, Haru, qui finit traumatisé suite à sa course contre le champion du monde, l'indétrônable Albert Volandel. À la fois irrité par l'aisance naturelle avec laquelle il nageait dans le bassin et confus par la nage sans âme qu'il lui a montré, Haru devient obsédé à l'idée de devenir plus rapide pour pouvoir le battre. Mais il comprend petit à petit ce que signifie devenir le n°1 mondial et les sacrifices que cela implique et qui sont à l'opposés de l'idée qu'Haru se fait de nager.

Mieux vaut tard que jamais comme on dit mais oui, ça y est, Haru possède donc enfin un VRAI développement ! Bien sûr les prémisses de celui-ci apparaissaient déjà au fil des saisons, mais c'est bien la première fois que l'on verra Haru se faire contrôler par ses sentiments et surtout chercher à mettre des mots sur ce qu'il ressent et comprendre ce qu'il a envie. Un développement difficile mais pour le moins libérateur qui donnera toute l'intensité qu'il fallait à ces deux films comme toujours bien plus centrés sur le slice of life que sur la compétition en elle-même. Bien que plus discrets, les autres personnages ne seront pas mis de côté pour autant. La dualité avec Rin est comme toujours bien retranscrite, et on espère très fort que cette graine de champion puisse enfin atteindre les sommets qu'il a toujours convoité. Quant à Ikuya, on avait déjà bien fait le tour de son arc mais c'est agréable de le voir s'intégrer pleinement à ce groupe d'amis et de parvenir à mettre ses appréhensions de côté pour donner le meilleur de lui-même. Les films permettront également d'en apprendre un peu plus sur l'histoire de Mikhail et Ryûji, les coachs d'Haru et Rin qui parviendront à se pardonner leurs erreurs passées grâce à leurs nouveaux élèves.

De nouveaux personnages entraperçus rapidement dans la dernière saison seront également mis en avant, les deux champions Kinjô Kaede et Albert Volandel. Kinjô sera d'abord présenté comme un nageur insolent et méprisant, mais nous découvrirons ici ce qui l'a poussé à devenir ainsi. Le garçon est en réalité pleins de remords, mais heureusement il parviendra à reprendre pied après avoir repris contact avec ses anciens amis, Ikuya et Tôno. Son histoire est plutôt intéressante, il est juste relativement dommage que celle-ci ne reste que secondaire et que la fin du film n'amorce que le début de son développement. Ainsi on n'en saura que les grandes lignes et Kinjô n'offrira au final que peu de résistance, mais le personnage reste un ajout sympathique pour remplir les deux films. On ne pourra pas en dire autant pour Albert malheureusement. Alors que le personnage possédait un charisme certain et une personnalité à priori très attachante, on ne le verra malheureusement que très peu au final. Son impact est réel mais son histoire manquera cruellement de détails, la rendant assez clichée, et le personnage ne servant malheureusement qu'à venir développer Haru au final. Dommage...

Ainsi les deux films se suivent relativement bien avec des développements intéressants pour la plupart des personnages et des nouveaux ajouts appréciables. Le résultat est peut-être moins explosif que l'on se l'était imaginé mais la conclusion de l'œuvre est bien menée et satisfaisante à tous les égards, permettant de mettre un joli point final à ce long relai (petit bonus pour le générique de fin qui présente toutes les illustrations officielles de la première vidéo promotionnelle jusqu'au dernier film, nous permettant de plonger la tête la première dans la nostalgie et de constater tout le chemin parcouru par Haru et ses amis !).


Nage en eaux troubles

Néanmoins cette conclusion en deux longs films de 2h était-elle bien nécessaire ?

Déjà il faut bien comprendre une chose : les deux films de The Final Stroke forment un tout. S'arrêter au premier film ne vous laissera qu'un sentiment d'incompréhension (et de frustration à cause du cliffhanger de fin hasardeux qui nous laisse un peu pantois). Mais surtout, on le voit avec le final en queue de poisson de la saison 3, The Final Stroke est très clairement la deuxième partie de celle-ci.

Ainsi en visionnant The Final Stroke, qui est donc présenté comme étant le final de la franchise Free! après 10 ans d'existence, on comprend assez bien que Kyôto Animation s'est très probablement contenté de suivre la tendance actuelle qui est de terminer les sagas phares par un film au cinéma (en plusieurs parties de préférence). Mais en l'état, on sent bien que The Final Stroke aurait pu tout simplement être une nouvelle saison de 12 épisodes à laquelle la narration aurait été bien mieux adaptée par ailleurs. En effet comme dit plus haut, les deux films ont bien du mal à faire avancer une histoire définie. Comme dans l'anime, nous suivons principalement les personnages dans leur vie de tous les jours, entre passages légers et himoristiques et quelques passages plus matures et larmoyants concentrés sur le développement d'Haru, mais difficile de voir comment cela se découpe durant les deux films qui n'ont pas vraiment de début, de milieu et de fin. De même, ça paraît logique pour un film conclusif, mais aucun rappel concernant l'histoire ou les personnages ne sera fait, on enchaîne direct avec la suite de l'intrigue, rendant donc les films complètement inaccessibles aux néophytes.

Malgré tout, qu'on se le dise, les films n'en restent pas moins bons pour autant ! J'étais d'abord dubitative lorsqu'ils ont annoncé un final en films, car du coup je m'étais imaginée un truc archi classique où l'on allait assister à la compétition des Jeux Olympiques (avec les courses 1 par 1 des qualifications aux finales, jusqu'à la remise des médailles) puis avoir un petit épilogue nous montrant ce que chaque personnage devenait et fini. Mais du coup dès la première demi-heure de film on comprend vite que ça ne sera pas ça du tout puisque la compétition sera très brève. Et ça ne sera pas si mal au final, car je dois avouer que j'aurai trouvé ça un peu facile de voir tout le monde réussir juste comme ça. Au contraire on retrouve très rapidement l'ambiance qu'on aime tant dans la licence, à savoir cette atmosphère assez tranquille et relax qui avance pas à pas et nous fais passer des bons moments avec tous les personnages. Alors oui, l'intrigue est peut-être un peu décousue au format film du coup, mais je ne peux pas dire que je me sois ennuyée ou que j'ai trouvé des longueurs particulières aux deux films, ça se regarde bien et le final est très satisfaisant comme dit plus haut.

Enfin satisfaisant pas seulement. Je mentirai si je disais que ça ne m'a pas un peu chamboulée. Comme dit dans ma critique de l'anime, Free! ce n'est pas spécialement une licence à laquelle je suis attachée de base, pour moi c'est avant tout une série feel good qui se regarde à l'occasion, le temps d'un été. Et pourtant je me suis surprise à avoir toujours été au rendez-vous dès qu'une nouvelle saison était annoncée et à vouloir me précipiter au cinéma lors de l'annonce de la sortie de The Final Stroke en France. Car oui, mine de rien cette série qui ne payait pourtant pas de mine a tout de même su évoluer et ses personnages ont bien grandi. Et au bout de 10 ans, bah on finit quand même par s'y attacher quoi. Moi qui n'éprouvait aucun intérêt pour Haru au départ, j'ai finalement été super touchée par la conclusion de toute son histoire dans ce film. Et il en va évidemment de même pour tous les autres personnages (devenu très nombreux !). Aussi secondaires soient-ils, ils restent tous en mémoire et on s'attache réellement à tout ce petit groupe qui a grandi ensemble de la primaire jusqu'à la fac.


Le dernier plongeon

Alors non, cette épopée de 10 ans ne s'est malheureusement pas terminée sur le mariage d'Haru et Makoto (je sais, vous êtes tristes), mais The Final Stroke parvient à convaincre sans rien forcer. Fidèle à l'esprit de la série tout en reprenant ce qu'il sait faire depuis 10 ans avec application, The Final Stroke nous offre deux beaux films qui viendront conclure l'aventure Free! de manière douce et naturelle tout en restant à l'image de cette saga que l'on a tant aimé.

Une conclusion simple mais réussie !

Duozora
6
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le 19 févr. 2025

Critique lue 15 fois

Duozora

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