Sur le rythme dansant d'un bal organisé en Ehpad, ce film, aux intrigantes allures de documentaire, tente de nous plonger dans une banale enquête policière menée par le seul flair infaillible d'un fin limier. Pour contrer cet incroyable super-pouvoir appelé instinct policier, les mafieux ont recours à une arme redoutable, des yeux de lynx qui leur permettent d'anticiper avec aisance les filatures, prenant un malin plaisir à narguer les autorités (scène du métro). Plus tôt, nous faisions part de la manière dont l'œuvre a été représentée, c'est-à-dire sous la forme d'un documentaire, en soulignant l'étonnement d'une telle réalisation, en ce qu'elle ne correspond pas explicitement au genre énoncé. Il faut dire aussi que là seulement se situe l'intrigue du film, expliquant par ailleurs l'absence de rythme qui participe grandement à la somnolence du spectateur. Qu'il est agréable d'observer un observateur avec un regard brut, loin des artifices de la mise en scène, allant jusqu'à insonoriser les dialogues, pour peu que l'on se distraie de notre objectif de contemplation. À force de badauder, on en oublie l'objet du film, heureusement que l'indéfectible acuité nasale de l'enquêteur nous ramène à la réalité, entachée plus tôt par une scène de poursuite absolument fantastique dans laquelle le conducteur sort miraculeusement indemne. En tentant une prise de notes devant l'ennui suscité, il ne me vint qu'une interjection (bof), il eût sûrement été préférable de quitter la vidéo sur cette impression.