La cravate qui tue
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Le long de la Tamise, le corps d'une jeune femme est retrouvé sans vie, avec pour seul vêtement une cravate montrant qu'elle a été étranglée. La ville de Londres va être en panique en se demandant qui est le tueur.
Pour son avant-dernier film, et celui-ci est aussi le dernier qu'il tourne en Angleterre, pour une production locale, Alfred Hitchcock se prend à plus de libertés pour montrer ce qu'il suggérait tant, à savoir la nudité.
Ce corps nu est d'ailleurs un des tout premiers, comme le signe d'une provocation, et que nous sommes passés à une autre époque, où la censure ne fait plus des siennes. Cette frontalité est peut-être parfois gratuite, comme si le réalisateur voulait se faire plaisir, mais c'est au prix d'un très bon thriller où, comme dans Colombo, le coupable est reconnu très rapidement, mais où l'innocent doit être blanchi d'une fausse accusation.
C'est d'ailleurs une très bonne idée d'employer des acteurs et actrices au fond peu connus, comme le personnage principal qui est incarné par Jon Finch , et dont la ressemblance avec Oliver Reed est surprenante.
Quant à la mise en scène, même si Frenzy est considéré (à tort) comme mineur, il y a des moments où Hitchcock est encore en pleine possession de ses moyens, comme le formidable plan introductif, ou celui où le tueur rentre avec la victime dans l'appartement de cette dernière, nous laissant sur le pas de la porte, la caméra reculant en marche arrière, le long des escaliers, sort dans la rue, et on comprend que le pire est à venir ; c'est une idée formidable !
Je regrette peut-être que la dernière partie soit au fond un peu facile pour disculper (ou non) l'innocent, avec la femme du policier qui a l'air excitée comme une puce quant à la révélation finale, mais c'est mineur face à la réussite de ce film, qui a été un échec à sa sortie, mais que je recommande fortement.
Créée
le 8 févr. 2020
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