Avant de semer la terreur, Octopus s'est d'abord essayé dans la peinture !

Critique rédigée en avril 2017


C'est en avril 2016, alors encore en 3ème, que le petit Ash découvrit sous ses yeux ébahis cet étrange spectacle qu'est Frida, en cours d'espagnol, l'épreuve histoire des arts approchant. Un film pourtant réel, traitant de la vie d'une célèbre peintre mexicaine qu'on a tous retrouvé dans au moins un devoir à l'école...


A l'époque, j'avais directement compris que ce biopic ne serait pas digne de ceux made-in Hollywood, mais un biopic au style très intime de Julie Taymor, uniquement célèbre pour avoir mise en scène la comédie musicale du Roi Lion... Un style qui aurait d'ailleurs pu s'élargir dans d'autres sujets, vue la qualité de ce film.
Ce dernier retrace donc les moments importants de la vie de l'artiste-peintre Frida Kahlo, dont la carrière a été beaucoup reliée à un célèbre accident de bus lui ayant valu un handicap à vie d'une de ses jambes. Elle vit ainsi de la peinture aux côtés de Diego Rivera, l'un des peintres fondateurs du Muralisme, au Mexique, la grande majorité de sa vie, et tiendra entre autre une relation avec Trotsky.


D'abord, le film est une vision plutôt sombre de la vie de Frida, entre autre dû à la présence de passages assez "barrés", souvent en lien avec la Mort par exemple


le petit passage animé se déroulant après l'accident du début du film, dans lequel tous les personnages sont représentés par des squelettes.


Le film nous montre ainsi


aussi que l'artiste a mal digéré l'accident, et qu'elle y a failli frôler la mort.


Elle cohabitera presque avec elle, puisque ses oeuvres, pour la plupart des portraits et des autoportraits, y seront beaucoup liées. Elle donne aussi l'impression de donner la vie à ses peintures, comme le montre la personnification qui leur est associée par diverses animation et effets de transitions présents dans le film.


Ensuite, à travers une narration nerveuse ponctuée de touches d'humour (et de sexe !) ne gâchant en aucun cas une vision pessimiste et sombre, la réalisatrice livre un portrait passionné et complet de l'artiste voire de la peinture en général, en y présentant des personnages réels, Frida elle-même, Rivera, Nelson Rockefeller, Trotski... et ainsi rendre le film plus réaliste malgré son côté par moment WTF.
Que dire de la distribution si ce n'est qu'elle réunie une jolie palette d'étoiles espagnoles (et quelques unes américaines), telles Salma Hayek retrouvant le charismatique Antonio Banderas quelques années après le premier volet de Desperado y interprétant un petit rôle, celui de Siqueiros l'un des autres fondateurs du muralisme avec Rivera ici interprété par Alfred Molina (avant de vouloir conquérir le monde sous le titre Docteur Octopus de Spider-Man 2, Otto Octavius s'est d'abord essayé dans la peinture!), mais aussi Geoffrey Rush pour Trotski, Edward Norton et Ashley Judd un peu plus mis de côté pour laisser place à l'ambiance espagnole de cette production américaine.


La scène finale résumé à elle seule l'unique émotion ressentie durant le film, un véritable sentiment d'optimisme malgré la froideur de la scène, par la citation de Kahlo elle même:



J'espère que l'issue est joyeuse ; et j'espère ne jamais revenir.



qui laisse au spectateur le sentiment que, malgré la dure vie qu'elle a vécu, Frida ne l'a pas gâchée et qu'il ne fait en aucun cas gâcher ses talents: telle est la morale de ce magnifique biopic humain, coloré et flippant.

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le 18 déc. 2020

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