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Furie
6.3
Furie

Film de Brian De Palma (1978)

30ans avant le Crapaud hypnotique de Futurama &la découverte de neurones dans le ventre, 2e cerveau

Boxing Souls?

Pas une critique en texte, juste une série de premières vagues remarques, en désordre:

  • la mécanique quantique donnera peut-être un jour raison à ce genre de science-fiction?
  • revu avec plaisir en 2022 grâce à arte: les scientifiques ont découvert depuis que "le ventre serait notre deuxième cerveau" (car bourré de neurones etc.). Est-ce à dire que des obèses et leur gros ventre seront peut-être les soldats du futur? Les Jim Belushi, Hardy et autres sumotori constitueront peut-être des équipes-chocs d'intervention en force psychique, ventre en avant?
  • j'admets qu'on devine quasi de suite que l'ami est fourbe et complice de l'attentat: John Cassavetes aurait fait un très bon méchant dans un James Bond.
  • revu avec énorme plaisir car j'avais peur qu'il ne tienne pas le coup de mon bon souvenir vécu en vidéo.
  • une sorte de XMen avant l'heure, avec une école pour développer le don du 'freak'. Dans le genre superhéros, ce film de 1978 est très très honorable et bien plus adulte que pas mal de films de superhéros; et il a des pointes d'humour.
  • il comporte un faux attentat (comme il y en a eu par exemple en Italie dans les années 70s; attribués à des terroristes puis des décennies plus tard, reconnus comme ayant été organisés par des branches secrètes du gouvernement Italien): ici, ce sont de faux terroristes au service de services secrets américains. Donc déjà un film sur les 'fakes news' et les manipulations.
  • un bon méchant, déformé et manchot, comme possiblement dans un James Bond.
  • un Kirk Douglas avec de bonnes pointes d'humour; qui me donne envie de me maintenir en forme physique
  • ....et je remarque enfin cette fois une certaine dimension SOCIALE et quasi Ken Loach-ienne et frère Dardenesque, à sa scène avec la vieille belle-mère dans l'appartement qu'il envahit quasi tout nu: pas du tout anecdotique cette scène car on comprend vite que cette vieille est plutôt mal traitée; si pas physiquement, au moins psychologiquement car les deux quinquas ne lui parleraient quasi pas, ne la traitent plus comme une personne humaine à part entière...alors que Kirk Douglas établit d'emblée un lien respectueux et de conversation quasi normale et amusée. Donc , au passage, volontairement ou pas, De Palma fait un film/une scène, aussi sur les aidants et la place des vieux dans notre société...mais il ne le fait pas de manière lourde ou démonstrative (je ne le vois comme ça que plus tard après un autre visionnage). D'autant, qu'on apprend vite que toute cette scène de camouflage a été totalement inutile pour le personnage car son ennemi juré (lui aussi...) lit quasiment dans l'esprit de son ancien ami, car il avait deviné et déduit du passé, le genre de stratagème que sa proie tenterait.
  • lors de sa fuite, j'aime la scène dans le brouillard: elles sont rares au cinéma; elle est bien tentée et réussie. Elle n'est pas générée par un ordinateur et de la post-production?
    • j'avais d'ailleurs oublié cette scène de mort d'agents sous un "friendly fire": c'est lorsque des soldats/flics tuent leurs propres collègues par accident. Cette scène assez politique et engagée est déjà dans un film de 1978 mais c'est un phénomène historique depuis tant reconnu, endémique je crois par exemple au Vietnam et en Irak etc.
  • le sujet du film est aussi une sorte d'arme construite par les services secrets et qui leur échappe; un peu comme dans les futurs Jason Bourne ou le précédent Un crime dans la tête.
  • Cette arme secrète qu'il ne maitrise pas, rappelle aussi les organisations terroristes financées par des états démocratiques mais qui échappent à leur créateur croyant les maîtriser?
  • encore le film dans le film: j'aime par exemple, que l'attentat soit filmé et que ce soit utilisé dans le film.

Dodelinage de caméra?:

J'aime le choix de De Palma de ne pas filmer ses personnages en plan fixe. Surtout quand ils ne sont que deux en conversations. Ou chacun leur tour (champ, contre-champ). Pour illustrer le lien psychique , il ne les filme pas non plus d'en haut, comme si un esprit de l'un survolait l'autre (genre Michael Bay ou Evil Dead).

Il ne filme pas non plus lourdement les regards.

Non, il choisit de gentiment presque dodeliner de la caméra: je n'ai pas fatigué du tout à ce mouvement de caméra en balancier ou en demi-cercle, de droite à gauche sur les deux personnages, puis retour (je ne sais pas comment ça s'appelle).

Je trouve que ce mouvement et façon de filmer deux personnages, va justement très bien avec le sujet de force AUTOUR de nous; et entre eux.

Pire ou encore mieux, ce mouvement de caméra raisonne avec le prix Nobel de Physique 2022 remis à un Français le jour même de mon re visionnage: en interview, il tente de justement m'expliquer les 'interactions' et partages de propriétés entre deux objets, même quand ils ne se touchent pas.

Alain Aspect (à tête de George Brassens et Max Meynier...) a tenté de m'expliquer sa recherche et trouvaille en mécanique quantique;

son exemple de vulgarisation explique qu'un objet , seul, a des propriétés;

qu'un autre objet, même loin de lui, a ses propriétés;

mais que ces propriété 'CHANGENT' quand ces objets sont ensembles, MEME SANS SE TOUCHER! ...et ça, c'est pour deux objets, il étudie quand plusieurs sont ensemble.

Il me fait penser à la situation où ces objets seraient des personnes.

Rien que la présence de quelqu'un change donc possiblement l'autre? sans se toucher?:

"...la quantité d'informations (et de propriétés) est exponentielle à la présence d'objets (de personnes) dans la pièce" (Alain Aspect, Nobel de physique 2022, à partir de la 3e minute de https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-7h50/l-invite-de-7h50-du-mercredi-05-octobre-2022-9402411 je n'ai pas du tout, tout compris...mais je m'interroge et il semble commencer à offrir des pistes vers le film.)
  • On a aussi prouvé qu'on 'voit' aussi sans les yeux! (si si) Par exemple, on sait quand quelqu'un nous regarde; on le SENT etc. Ce n'est pas juste de la chance de deviner que quelqu'un nous regarde. On a aussi prouvé que si les yeux capturent les images comme un appareil photo, ces images sont de manière démentielles totalement déconstruites, impliquent 13 parties du cerveaux, sont laminés verticalement et horizontalement, puis reconstruite EN UN FILM QU'ON SE FAIT dans son écran de cinéma intérieur. C'est donc le cerveau qui voit et dissèque les images prises par les yeux pour les reconstituer en une sorte de projection.
  • le chien du film est très beau: il donne confiance en l'école (comme dans un Dario Argento et son école de danse); la scène du jeu d'échecs entre les surdoués est crédible.



  • ps: quelques jours après le film, je tombe sur une interview passionnante et bouleversante de Marie de Hennezel (psy experte en accompagnement de mourant) qui me rappelle des scènes et sujets du film; elle a notamment "tellement été impressionnée par tout ce que les personnes mourantes lui ont raconté qu'elle a tout écrit dans 'la Mort intime'... ". En très bref, elle est une sorte de copycomic des mots sur lits de mort: une Bon mot Collector? ^^ arf arf:
Question d'Isabelle Francq: "vous parlez d'âme, et votre approche dépasse la sphère PSYCHIQUE. Comment articulez-vous psychologie et spiritualité?"
Réponse de Marie de Hennezel/quasi de palma-esque (elle me fait penser que Furie serait aussi sur des âmes qui boxent, façon Scanners de Cronenberg 1981): "En France, on parle de PSYCHISME parce que l'on n'ose pas parler d'âme, cela sonne trop religieux. Freud parle pourtant de Seele, "l'âme". Les américains l'ont traduit par "MIND", qui désigne le fonctionnement cognitif et n'a donc rien à voir. Le français a cru biaiser en sa cachant derrière le mot grec de "PSYCHé", mais celui-ci désigne l'âme , CET INVISIBLE QUI PUISE DANS LES PROFONDEURS ; ces profondeurs qu'on retrouve chez Jung. Le soi est peut-être aussi une bonne définition, car il implique le concept d'unité. C'est l'Etre essentiel. J'aime ce mot de profondeur. Je cite souvent un texte de Maurice Zundel, un prêtre suisse:
_"Rien ne nous interdit de penser que notre longueur d'onde caractéristique ne puisse subsister au-delà de la mort physique et venir informer un autre corps dont nous avons aucune idée." ( Maurice Zundel)
"Cette notion de longueur d'onde caractéristique m'intéresse. L'idée que nous ayons chacun une longueur d'onde unique , personnelle, qui s'enrichit de tout ce que nous vivons, comme une sorte de logiciel intime, est parlante, je l'ai constaté autour de moi. Quant à ce que celle-ci devient ensuite , c'est un mystère. Mais rien n'interdit de penser que cette vibration ne puisse aller informer d'autres corps ou un autre corps. Qui sait?" (Marie de Hennezel)



(...c'est le plombier!).

Créée

le 6 oct. 2022

Critique lue 61 fois

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8
4

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