Arnaque, crimes et lignes téléphoniques.

Avec spoilers:

Dès le premier plan, ca promet d'être gratiné: Sean Penn qui tente de cogner des sacs de sable au ralenti façon Guy Ritchie. Tout aussi impressionant et imposant que de voir Louis Garrel faire du Krav Maga.
Et on nous jette à la gueule une voix off bien baveuse, qui balançe des lignes de leçon de vie comme seul Hollywood sait le faire quand il est en panne d'inspiration ("Every man carries a badge" seigneur...).
Le montage commençe déjà à s'accelerer sans aucune raison.
En gros, les 5 premières minutes constituent une vulgaire bande annonce, prophétique du desastre à venir.
Le seul arrivant à sortir de la tête de l'eau, est Dion Beebe, le directeur de la photo, qui crée une image à la croisée de Stroraro et Cronenweth, loin d'être désagréable.
Pour le reste, l'histoire, somme toute classique, s'entiche de dialogues atroces qui semblent avoir été recupérés d'anciens scripts de publicités.
Le moment ou Josh Brolin convainct Giovanni Risibi de rejoindre son équipe en est hilarant. La scène tourne vite à la télénovéla, quand ce dernier parle d'avenir en voyant une fusée décoller dans le ciel de LA.
Et ca ne s'arrete pas la. La mort du gamin cireur de chaussure ne fait que rappeler a quel point John Waters peut avoir raison dans sa haine du cinéma des bons sentiments d'Hollywood.
Quand De Palma faisait tuer une gamine dans Les Incorruptibles, lui ne l'utilisait pas à des fins dramatiques, mais comme exposition brutale, pour faire atterir le spectateur dans un monde ou personne n'est épargné.
La on a juste droit à un Ryan Gosling, coké par la production désireuse de lui faire oublier qu'il signe le pire choix de carrière après Drive, jouant aussi bien qu'un cachet d'aspirine, l'homme traumatisé par le meurtre de ce morveux.
Oubliez le héros badass et torturé du Winding Refn. Chez Fleischer, Gosling devient un branleur à la voix géinarde, semblant perdu tout au long du film.
Ce qui est finalement pas si mal, en comparaison d'un Sean Penn qui s'est rappelé qu'il devait faire des films de studios sinon il perdrait l'hypothèque de sa villa.
Du coup, il nous fait, contraint et forcé, la pire imitation d'Al Pacino possible. Il surjoue tellement que Dick Tracy pourrait passer honnetement pour un documentaire des années 30.
Désolé Sean, ton "Here comes Santa Clause" ne sera jamais à la hauteur du "Say hello to my little friend".
Surtout pour que dans la seconde d'après tu nous fasses exploser des boules et guirlande de Noel à la Thompson, en faisant revivre l'esprit de Zack Snyder.
Même Risibi qui sans doute et non sans surprise, est celui qui joue le mieux du film, n'échappe pas au deversement de médiocrité, quand avant de mourir, il nous fait le coup d'Hot Shots en annoncant clairement sa mort à voix haute.
Il aurait du rajouter qu'il connaissait le tueur de JFK et qu'il aurait du prendre une assurance vie tant qu'à faire !
Je n'évoquerai pas Antonie Mackie, sanctionné à jouer le "black guy" du groupe (qui parle Swahili en plus; raciste ? non pas du tout...).
Face à des acteurs mené par un Josh Brolin très content de jouer le viril plus que viril, Ruben Fleischer ne sait pas quoi faire. Il tente beaucoup de chose et du coup n'arrive à rendre aucune éfficace.
Tout les gags tombent à l'eau, son coté retro-second degré ne s'assume pas jusqu'au bout.
Du coup il monte tout comme ses pieds. La course poursuite en voitures pourtant avec de beaux plans est incompréhensible tant les positions géographiques de chacun sont brouillées.
Il tente même d'enculer l'histoire façon Tarantino en faisant croire que Gangster Squad est basé sur de vrais evenements, quand Cohen se fit arrété tout connement pour évasion fiscale.
Alors que finalement dans le film il aurait pu se faire arreter dès le début pour détournement de mineur vu à quel point Emma Stone ressemble à une adolescente bien trop jeune pour embrasser crédiblement Penn ou Gosling au choix.
On se rappelera qu'elle était bien plus à l'aise dans un Zombieland ou Flescher, à l'époque empli de lucidité, savait créer des relations entre personnages et des dialogues, sans pour autant les baigner de guimauves et de clichés insoutenables.
Trop tard, c'est désormais lui le zombie.
HugoShapiro
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le 12 févr. 2013

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HugoShapiro

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