Il y a du Ken et du Jean-Roch chez DiCaprio
Je n’ai pas vraiment envie de parler de ma vie personnelle mais je pense que je ne peux pas trouver meilleure introduction pour parler de Gatsby, le magnifique. Non pas que je sois moi-même magnifique, je n’ai pas cette prétention. Mais mon colocataire, personne charmante et attachante, m’inquiète fortement. Car depuis peu il ne cesse de me dire ces mots : « Léo, il est beau ». Je ne sais pas si son côté féminin est entrain de prendre le dessus et je ne sais pas non plus si je dois être sur mes gardes mais au final par son comportement ambigüe, il m’a offert la possibilité de créer cette introduction.
Toujours est-il que cet acteur semble idéal pour incarner ce personnage mystérieux et étrangement riche. Présence incontestable même pendant son absence. Le début du film joue sur ce procédé en plaçant Gatsby comme anonyme et ombre presque divine. Ce choix est à double tranchant car toute cette période est faible d’intérêt et l’ennui m’a titillé l’esprit. Mais heureusement pour nous, il fait son apparition. Bague, costume et coiffure impeccable : Ken est vivant. Mais lui il fait des soirées à ciel ouvert avec happy-hour et entrée gratuite. Une sorte de Jean-Roch à l’américaine. Mais derrière cette pile de dollars se cache une peine de cœur qu’il tente tant bien que mal de réparer. Il va s’en suivre une guerre virile entre deux fortunés. L’épilogue reste plus prometteur avec un Tobey Maguire plein d’assurance et une Carey Mulligan toujours aussi pétillante. Le monde peint par Baz Luhrmann est plutôt intéressant dans son esprit baroque, sa fantaisie et son hyperbolisme. Cependant, il lasse très vite car un peu de sobriété de temps en temps n’aurait pas fait trop de mal. Par contre le film est un peu trop long à mon goût. C’est compréhensible car il est nécessaire de détailler un minimum les relations entre les personnages mais un début un peu moins poussif aurait très certainement été plus judicieux.