Acteur et combattant emblématique des années 70, Wilson Tong s’est en plus lancé dans une carrière de réalisateur à la fin des 80’s. On lui doit des films tels que Duel of the Masters (1983), A Bloody Fight (1988), All Might Gambler (1991) ou encore Musical Vampire (1992). Sa filmographie dans les années 80 / début 90 n’est pas la plus prestigieuse qui soit mais elle est malgré tout composée d’agréables divertissements très typiques de Hong Kong, surfant sur la mouvance du moment. Mais au milieu des années 90, après une pause de 3 ans, les choses commencent à se gâter et il n’arrive pas à retrouver ce qui a fait que ses films étaient sympathiques. Si on excepte le correct Dangerous Duty (1996) qui était plutôt correct, T.H.E Professionnals sentait bon le navet et The Vampire Combat, sa dernière réalisation, était une grosse purge. Et puis il y a The Ghostly Bus, ni réellement bon, ni réellement mauvais, et c’est dommage car l’idée de départ était sympathique.


L’intrigue de base de The Ghostly Bus nous laisse à croire qu’il s’agit d’un film d’horreur, mais en réalité le film nous laisse une impression très différente. La première heure du film va plus pencher du côté du mélodrame policier, sur comment les personnages de Michael, interprété par l’omniprésent Simon Yam, et de Ling, jouée par la jolie Valerie Chow, se sont rencontrés et comment ils ont croisé la route de Yiang, un puissant mafieux incarné par Chin Ho. Un tiers du film environ se concentre également sur les vols commis par Michael et ses deux partenaires (Tai Bo et Fung Hak-On), dont celui envers un homme d’affaire japonais qui va engager un gangster pour se venger. Les véritables fantômes du film, ceux du titre donc, n’apparaissent vraiment que vers la fin, le film ayant pris soin au départ de très rapidement avoir volontairement éclipsé le bus du titre pour ne nous le ressortir que dans le dernier acte. Wilson Tong semble marcher sur des œufs, comme s’il avait peur de déraper quelque part et on a l’impression qu’il n’arrive pas à se décider à propos du genre de film qu’il veut faire. Ghostly Bus n’est ni un film policier, ni un film d’action, ni un film d’horreur avec des fantômes. Ou plutôt, si, il est les trois à la fois, mais aucune des trois parties n’est réellement convaincante car le réalisateur n’ose jamais vraiment y aller à fond.


Le déroulement du film est clairement plat et très rapidement, on a cette sensation d’ennui qui pointe le bout de son bâillement. Il y a très peu d’action. On a bien quelques courses poursuites et autres chutes plutôt sympathiques (Wilson Tong lui-même et Fung Hak-On sont aux manettes de l’action) mais pas de réel combat au corps à corps. On a l’impression que ces scènes ne sont pas maitrisées et elles n’arrivent pas à nous sortir de la torpeur dans laquelle Ghostly Bus nous plonge assez rapidement. On se sent happé par Morphée, pas aidés par une musique monotone accentuant le côté soporifique d’une grande majorité de scènes. Non pas que ces scènes soient réellement mauvaises, elles sont justes plates et sans grand intérêt, tout comme les moments plus intimistes lorsque le fantôme de Ling se rapproche de Ty, le chauffeur de bus. Les quinze dernières minutes, un peu plus mouvementées en termes d’action viennent un peu nous réveiller, avec fantômes, monstres aux griffes de Freddy Krueger et autres effets très spéciaux qui semblent sortir du début des années 80. On a un peu de ce kitch que les amateurs de ciné HK apprécient tant, et c’est toujours ça de pris. Quelques plans un peu sanglants également, histoire qu’on n’oublie pas qu’on est quand même dans une bobine horrifique. Mais même les acteurs ne semblent plus y croire, en particulier Valerie Chow qui semble avoir complètement jeté l’éponge.


Ghostly Bus est une bobine HK mélangeant les genres comme tant d’autres. Mais Wilson Tong n’y insuffle pas suffisamment de punch pour qu’elle arrive à se démarquer. En résulte un film très moyen, assez plat, sans réel intérêt.


Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-ghostly-bus-de-wilson-tong-1995/

cherycok
4
Écrit par

Créée

le 4 mai 2022

Critique lue 129 fois

cherycok

Écrit par

Critique lue 129 fois

D'autres avis sur Ghostly Bus

Ghostly Bus
cherycok
4

Ni plus ni moins, bien au contraire

Acteur et combattant emblématique des années 70, Wilson Tong s’est en plus lancé dans une carrière de réalisateur à la fin des 80’s. On lui doit des films tels que Duel of the Masters (1983), A...

le 4 mai 2022

Du même critique

Journey to the West: Conquering the Demons
cherycok
7

Critique de Journey to the West: Conquering the Demons par cherycok

Cela faisait plus de quatre ans que Stephen Chow avait quasi complètement disparu des écrans, aussi bien en tant qu’acteur que réalisateur. Quatre ans que ses fans attendaient avec impatience son...

le 25 févr. 2013

18 j'aime

9

Barbaque
cherycok
4

The Untold Story

Très hypé par la bande annonce qui annonçait une comédie française sortant des sentiers battus, avec un humour noir, méchant, caustique, et même un côté gore et politiquement incorrect, Barbaque...

le 31 janv. 2022

17 j'aime

Avengement
cherycok
7

Critique de Avengement par cherycok

Ceux qui suivent un peu l’actualité de la série B d’action bien burnée, savent que Scott Adkins est depuis quelques années la nouvelle coqueluche des réalisateurs de ce genre de bobines. Mis sur le...

le 3 juil. 2019

17 j'aime

1