Ce film est avant tout un travail pédagogique. Sur l'asexualité du corps, et la sexualité de l'esprit, façonné par la culture, même si ce passage n'est pas traité. Culture ou pas, il y a des désirs, et dans ce cas c'est le profond désir d'être femme. L'actrice principale est, je le découvre sur SC, un garçon. La transformation est confondante, on dirait vraiment une fille sans sein et avec un pénis. Hélas, même si le travail de pédagogie est louable, le film s'attarde un peu trop sur le physique de la/le protagoniste, se vautrant presque dans le voyeurisme, sans pour autant nous expliquer les éventuelles raisons physiques d'une telle androgynie. (il semblerait qu'elle n'ai pas de testicules ni d'ovaires, mais ce n'est jamais mentionné... quitte à montrer des images choc, autant tout dire non ?) Cela revient à se poser la question : n'est-ce qu'un artefact illusionniste de cinéma, de nous faire prendre un garçon pour une fille, ou y'a-t-il une quelconque réalité sous-jacente à part "je me sens femme et j'en fais tout un drame", comme une "aberration" de la biologie qui pour le coup justifierait amplement tout le foin que l'on fait autour du sexe de la protagoniste ? (encore une fois, on a déjà montré par exemple avec Les garçons sauvages que le cinéma pouvait grimer le noir en blanc)