En 2000, Ridley Scott nous livre l'histoire fictive d'un général romain charismatique, se voyant déchu et atterrissant sur le sable des arènes. Par cette occasion, Scott dépoussière violemment le péplum, genre tombé aux oubliettes. Le succès sera colossal. Il remettra le péplum au goût du jour : "Troy", "300", "Alexander" et autres "Kingdom of Heaven" suivront, tentant de reproduire ce succès. Et il propulsera Russel Crowe au rang de star internationale, et Joaquin Phenix comme acteur à suivre.

Mais que vaut le film après tout ce temps ?

Et bien plus de 20 ans après sa sortie, "Gladiator" demeure un grand spectacle et un habile divertissement. L'intrigue, mêlant tragédie personnelle et complots politiques sous l'empire romain, offre son lot de moments épiques ou intimistes. Et le scénario n'est pas avare en bons mots et en dialogues qui ont du souffle.

Il faut aussi parler des solides acteurs. Outre Russel Crowe très convaincant en noble combattant élite et meneur d'hommes, Joaquin Phoenix se fera repéré en empereur fourbe et tourmenté. Notons également qu'ils s'agit du dernier rôle d'Oliver Reed, décédé durant le tournage. Certaines scènes sont d'ailleurs effectuées avec une doublure numérique, procédé novateur pour l'époque, et qui fait encore illusion aujourd'hui.

Et puis c'est évidemment la mise en scène de Ridley Scott qui a fait sensation. Les décors et costumes sont impressionnants, et tiennent toujours la route malgré quelques effets numériques un peu voyant aujourd'hui.

Bien sûr, de nombreux anachronismes ou erreurs (volontaires ?) surviennent. Cependant le but de "Gladiator" n'est aucunement documentaire, mais purement cinégénique !

A ce niveau, Scott nous régale, offrant de magnifiques compositions de paysages et de villes, ou des scènes de combats aussi efficaces que viscérales, parfois entrecoupées de plans plus poétiques.

Pour pinailler, je dirai que les séquences de bataille abusent un peu des gros plans pour évoquer la confusion et l'intensité des combats. Au détriment de plans plus larges absents, qui auraient fait gagner l'ensemble en fluidité. Mais cela était peut-être voulu, afin de limiter la lisibilité de la violence, déjà très poussée pour un blockbuster de 2000 ? En tout cas le plaisir n'est aucunement gâché.

Enfin, on ne peut pas parler de "Gladiator" sans parler de la BO de Hans Zimmer, qui livre quelques unes de ses plus belles compositions.

"Gladiator" demeure donc, même après tout ce temps, un must du péplum moderne... voire du péplum tout court !

Créée

le 4 déc. 2022

Critique lue 147 fois

3 j'aime

13 commentaires

Redzing

Écrit par

Critique lue 147 fois

3
13

D'autres avis sur Gladiator

Gladiator
Jurassix
9

Cave ne cadas

Difficile de parler aujourd’hui d’un film qui a très longtemps été mon film préféré. Ça devait bien faire sept ans que je n’avais pas revu « Gladiator », l’un des films les plus importants de la...

le 14 août 2015

98 j'aime

17

Gladiator
Ugly
9

La Rome antique ressuscitée avec brio

On croyait le péplum enterré et désuet, voici l'éblouissante preuve du contraire avec un Ridley Scott inspiré qui renouvelle un genre ayant eu de beaux jours à Hollywood dans le passé. Il utilise les...

Par

le 4 déc. 2016

95 j'aime

45

Gladiator
Altharil
3

Maximus Deceptus Merdicus !

Lorsque je dis à mes amis que je n'aime pas Gladiator, j'ai droit à une mise à mort où je ne peux même plus porter un coup ! Ici, au moins, j'aurai le temps de riposter... Que demande le peuple ? De...

le 7 déc. 2011

66 j'aime

11

Du même critique

Athena
Redzing
7

Les Trois Heures du Condé

« Athena » semble avoir divisé son public. Entre ceux qui y ont vu enfin un film français flamboyant à la mise en scène ambitieuse, et ceux qui ont pointé du doigt un film vide de sens, destiné à de...

le 29 sept. 2022

33 j'aime

4

Sisu - De l'or et du sang
Redzing
7

Finnish him !

A travers cette histoire d'orpailleur vagabond harcelé par les Nazis, Jalmari Helander livre un hommage assumé au premier Rambo, dont il reprend la structure narrative. Ici, notre homme est un ancien...

le 29 mai 2023

23 j'aime

3

Le Dernier Mercenaire
Redzing
2

Et pourtant il l'avait prédit...

En 2001, alors qu'il fait la promo de "Replicant", Jean-Claude Van Damme est invité sur un plateau télé français. Il expose, dans un franglais plus ou moins cryptique, les principes de ce qui...

le 30 juil. 2021

18 j'aime

15