Glory to the Filmmaker, avec Takeshi's et Achille et la tortue, forme une trilogie dans laquelle Takeshi Kitano se met en scène dans son propre rôle d'artiste. Dans ce deuxième opus sorti en 2007, il y apparaît comme en manque d'inspiration, et créé le film autour de cette absence d'idées. Nous y voyons donc le réalisateur imaginer à quoi pourrait ressembler son prochain film, tantôt un film d'horreur commercial, tantôt un pastiche de Yasujiro Ozu... Le tout prend la forme d'une comédie burlesque, avec une forte tendance au délire barjot.

Si le film peut surprendre n'importe quel habitué du Kitano "classique", on y trouve néanmoins une certaine cohérence avec le reste de son oeuvre, dans la grande liberté de narration qui transparaît derrière la folle comédie. Nous entrons dans les rêves du personnage (qui est, donc, l'avatar de Kitano), au gré de ses idées, de ses souvenirs. Comme dans Dolls, où l'on pouvait passer d'un couple à un autre de manière impromptue, on passe ici d'idées de films en idées de films de manière apparemment arbitraire, mêlangeant les genres et les degrés d'humour pendant une bonne heure. On sourit, la sauce prend bien. Puis, dans une deuxième partie, on reste totalement dans le même univers... qui s'avère être le plus fou de tous. L'humour y est graveleux, souvent aberrant de crétinerie, à l'instar des shows de télévision qu'anime Kitano au Japon et qui y font fureur. Il s'agit en gros d'une histoire de météorite fonçant vers la terre, météorite qui a la forme du visage d'une jeune japonaise ventriloquiste à qui il arrive des aventures extravaguantes. Il y a aussi un inventeur fou, un magnat exentrique, Zinédine Zidane qui met un coup de boule... Du grand n'importe quoi, malheureusement parfois un peu trop idiot pour faire rire à tous les coups. On regrette de ne pas être donc totalement conquis par cette folie qu'est Glory to the filmmaker, et de manière plus générale le film possède un peu trop de lenteurs pour une comédie digne de ce nom.
BlueKey
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Mes films préférés (de 7 à 10)

Créée

le 27 sept. 2012

Critique lue 577 fois

7 j'aime

BlueKey

Écrit par

Critique lue 577 fois

7

D'autres avis sur Glory to the Filmmaker!

Glory to the Filmmaker!
el_blasio
8

Critique de Glory to the Filmmaker! par el_blasio

Un gros délire introspectif ! Une première partie au concept prometteur mais qui devient vite redondante et lassante. C'est dans sa seconde partie que le film prend toute sa dimension, Takeshi Kitano...

le 27 févr. 2013

1 j'aime

Glory to the Filmmaker!
IllitchD
3

Critique de Glory to the Filmmaker! par IllitchD

Glory to the Filmmaker ! déçoit. Tout bonnement. Une première partie de film pas inintéressante et puis le délire sans nom d’un artiste qui semble se chercher. Mais connaissant un minimum l’artiste...

le 22 oct. 2012

1 j'aime

Glory to the Filmmaker!
dillinger0508
8

Critique de Glory to the Filmmaker! par dillinger0508

Folie. Film où chaque seconde est plus improbable que la précédente, Glory to the Filmmaker tient la durée et plus (on en redemande) alors même qu'il est complétement décousu et abscons. Les amateurs...

le 16 nov. 2010

1 j'aime

Du même critique

Mulholland Drive
BlueKey
10

Critique de Mulholland Drive par BlueKey

Sorti en 2001, Mulholland Drive est rapidement considéré comme l’un des plus grands films de David Lynch et comme l'un des chefs d’œuvres du cinéma. Face à ce film retors, le spectateur peut se...

le 16 juin 2013

16 j'aime

Hercule Poirot
BlueKey
8

Critique de Hercule Poirot par BlueKey

Un téléspectateur français, de moins de 70 ans, pourrait croire que regarder Agatha Christie’s Poirot équivaut à regarder L’inspecteur Derrick, puisqu’elle est majoritairement regardée par le même...

le 16 nov. 2015

14 j'aime

3

Aimer, boire et chanter
BlueKey
7

Critique de Aimer, boire et chanter par BlueKey

Depuis les années 90 et sa première adaptation d'une pièce d'Alan Ayckbourn, on peut constater que les films d'Alain Resnais fonctionnent en duo, consciemment ou inconsciemment de la part du cinéaste...

le 26 mars 2014

11 j'aime

1