Danger Zone-Cherlene
Frank Murdoch, quinquagénaire divorcé dont l'insupportable gamine ne veut plus le voir ne vit pas exactement le "rêve américain". Assailli par les beuglements imbéciles de ses voisins de palier aussi stupides que prompt à défendre leur sacro-sainte liberté de parole, navigant dans une mer médiocrité, de foutages de gueule gratuits, de moqueries malsaines institutionnalisés, d'incivilités quotidiennes, Frank est prit de migraines et d'insomnie qui l'amèneront tout naturellement à consulter un médecin, se découvrant une tumeur au cerveau.
La descente aux enfers commence pour cet ancien soldat bien proche du suicide, qui décide après une épiphanie télévisuelle de se reconvertir en héros du quotidien, sauveur des mœurs et pourfendeur des imbéciles glorifiés, ivre de leur quinze minutes de gloire.
Un flingue, un homme... RAMPAGE !
Et ce film est une sacrée jouissance clairement destiné aux personnes dans mon genre. Parodiant les émissions de télé-réalités et talk-show haineux dont on nous gave sur petit-écran et à la radio, dénonçant les incivilités quotidienne d'une société qui célèbre l'individualisme en valeur suprême, Bobcat Goldthwait réalise le rêve de millions de personnes désabusées et un poil rageuses : plonger tout ces idiots glorifié la tête dans leur propre merde jusqu'à ce qu'il se la ferme enfin !
Défouloir jouissif et méchant, God Bless America viens racoler un certain public, soit, mais transmet aussi la vision de son réalisateur et scénariste qui prend un pied incroyable à dénoncer et enfoncer tout ce qu'il exècre en Amérique. Comment ne pas faire le parallèle entre Frank et Bobcat Goldthwait ?
Alors voila, c'est beau, ça se permet une bonne dose d'impertinence, ça crache sur le rock aseptisé, Juno (j'ai bien aimé moi), le teenage-cinéma en caressant les vieux cons fan de Star Trek (pas fan de Star Trek perso :p), mais je trouve la démarche parfois un peu racoleuse, pour ne pas dire "putassière" (Takeshi, j'ai lu la critique avant de faire la mienne ;) ) à un certain point, ce qui m'a dérangé et empêché de mettre plus sans pour autant me bloquer. Le film se défoule, il est méchant, gratuit et drôle à l'image des dialogues savoureux entre nos deux héros.
Pour finir côté technique, c'est pas très joyeux. Il n'y a pas d'argent, on le sent quelques fois (fusillade finale, notamment).
Rien de bien notable dans la réalisation à part ce point négatif. Tout est compensé à l'écran par un Joel Murray très convaincant en quinqua désabusé en parfaite alchimie avec la jeune Tara Lynne Barr, hyper-active délurée.
La b-o est forcément sympa, allant taper dans de bons classiques comme I'm Not Like Everybody Else, School's Out d'Alice Cooper, j'en passe et des meilleurs.
Bon, moi je prend l'Ak-47 et je monte sur le toit, ce film m'a donné des idées.
RAMPAGE !