Où le plus est l'ennemi du mieux.

J'ai beaucoup aimé le Godzilla de 2014 à sa sortie. Au ciné j'avais marché à fond, je ne faisais plus qu'un avec mon fauteuil dans la scène du pont ferroviaire. Quand je l'ai revu en BR il y a quelques mois j'ai un peu moins apprécié car il a des gros morceaux de cucul-la-praline dedans, mais j'en apprécie toujours autant le point de vue: quasiment toujours à hauteur d'homme, un peu à la manière de la Guerre des mondes de Spielberg, et tant pis si on ne voit pas bien le monstre.

Là dans cette suite directe le réalisateur a voulu être très généreux en termes de monstres, puisque certains se plaignaient de ne pas bien les voir avant.
Et bien certes on les voit beaucoup plus, mais ce n'est pas pour ça qu'on les voit mieux. Je n'ai pas ressenti d'impact particulier malgré la masse de destruction à l'écran (quoique, la grande majorité de film se passe en mer). La faute à mon sens à un montage trop rapide et à des plans bien trop serrés. Si on veut montrer les monstres, alors il faut vraiment le faire, pas se la jouer Paul Greengrass dans un couloir d'avion. Ces mastodontes pèsent des tonnes, bougent assez lentement, donc pourquoi adopter un tel découpage? Je préfère largement la proposition des vieux films jap ou on voit un déguisement fouler de la patte des dépots pétroliers en plan large. C'était cheap, mais au moins il y avait de l'impact. En 2074 Gareth Evans avait su trouver une formule super efficace malgré des personnages bien lisses.

Dans cette suite les personnages sont encore plus inintéressants malgré une première scène qui fait illusion. Mais après c'est n'importe quoi.
Le bond technologique de l'armée depuis 2014 est ridicule, la traque n'est pas très intéressante (ils leur courent derrière en palabrant dans un hall de sous marin de 200m²), et ils vont filer un coup de main à Godzilla qui s'est réfugié dans l'Atlantide.

Mon fils a beaucoup aimé car il voulait voir des monstres et il en a vu plein, le design des bestioles a vraiment de l'allure (surtout Gidorah), et à force de parler de King Kong et de l’île au crâne on attend le moment où il va apparaître.
Mais 2h12 pour ça c'est beaucoup trop, en 1h30 j'aurais sûrement plus apprécié.