We know the name. We know the number.

1995. Entre la chute récente de l'URSS, et la traversée du désert de la franchise depuis "Licence to Kill" (1989) due à de sombres questions de droits, l'avenir de James Bond est très incertain. Le célèbre espion britannique, né de la guerre froide, peut-il être transposé à l'ère moderne ? Pari risqué, mais pari réussi : "GoldenEye" répond oui !


Une géopolitique différente, des femmes dont le rôle prend de l'ampleur et du répondant, mais l'essence de la franchise est toujours là. "GoldenEye" se paie même le luxe de répondre directement aux craintes de l'époque, en abordant frontalement dans son scénario la chute de l'URSS, comme son joli générique le suggère. Ou l'utilité de 007 dans un monde post-guerre froide, dans un dialogue tendu avec le nouveau M (Judi Dench, impeccable et choix aussi pertinent que culotté !).


Quant à Pierce Brosnan, avec sa classe insolente et son interprétation sobre faisant une très bonne synthèse de ses prédécesseurs, il incarne un James Bond qui deviendra emblématique pour la génération des années 90.


Mais "GoldenEye", c'est aussi une preuve que la saga James Bond constitue un divertissement haut de gamme. Elle s'oriente ici clairement vers le cinéma d'action musclé de l'époque, avec son lot de fusillades et de cascades. Et tout est mené avec professionnalisme, entre la mise en scène très efficace de Martin Campbell, des jeux d'ombres assez soignés, et quelques moments de bravoure réellement impressionnants.


A ce niveau, j'ai eu la chance de revoir le film en salles en 2022 à l'occasion d'une rétrospective des 60 ans de James Bond. Il faut avouer que le "saut de l'ange" de l'introduction, ou la poursuite en tank, en mettent respectivement plein les yeux et les oreilles. On remarque aussi que l'affrontement final très physique entre Bond et son ennemi anticipe déjà le style de "Casino Royale".


Et si l'intrigue contient son lot d'invraisemblances (les méchants sont déterminés à tuer nos héros mais les capturent quand ils le peuvent), le film contient des personnages hauts-en-couleurs. Famke Janssen semble s'amuser en assassine psychopathe et sadique, tandis que l'adversaire principal de Bond affiche des motivations crédibles et plus touchantes qu'elles n'y paraissent. Livrant par exemple une belle scène dans un cimetière de statues communistes.


On reprochera peut-être la BO d'Eric Serra, parfois en décalage avec l'action, mais qui tient globalement la route et offre quelques sonorités "soviétiques" intéressantes. En tout cas, pas de quoi gâcher un divertissement de qualité et un semi-reboot salvateur et percutant pour la franchise !

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le 6 août 2022

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Redzing

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