Taylon était un gangster de renom, mais, au soir de sa vie, il n’est plus rien. Malade, désœuvré, il aimerait bien partir sur un coup d’éclat et non en croupissant dans sa masure. Arrive alors son ancien complice qui lui propose un dernier braquage. Décidant de jouer le tout pour le tout, Taylon part sans se retourner. Mais sur la route, il découvre une surprise de taille…


Gone Are the Days est un petit film indépendant réalisé par un inconnu, mais porté par le grand, le très grand Lance Henriksen. Cet acteur, qui a démontré ses talents tout au long de sa carrière, campe ici un vieil homme aigri rongé par le remords et décidé à se racheter, sans toutefois oser se l’avouer. Il est épaulé par l’excellent Tom Berenger, lui aussi vétéran du cinéma dont les performances brillent dans toute sa filmographie et même Danny Trejo qui n’apparaît malheureusement pas assez longtemps dans cette œuvre.


Le film est triste, sinistre même, à une époque impitoyable où seuls les hommes durs survivaient. Le point de vue de ces anciens gangsters, rempli de clairvoyance, mais également de lassitude, permet d’embrasser ce quotidien sordide avec une certaine indulgence sans toutefois tolérer l’injustice. Le réalisateur réussit même l’exploit d’insérer de l’humour dans un récit pourtant désespéré. La fin est douce-amère, avec ce qui s’approche le plus d’un happy end dans ce monde réaliste, et c’est très bien ainsi.


Le scénario n’est pas extraordinaire, mais ce n’est pas le plus important dans ce film. Ce qui compte, c’est le cheminement du héros qui fait le point sur sa vie, répare ce qui peut l’être et se conduit comme un homme digne malgré les circonstances. Le regard bienveillant de la conscience, incarnée brillamment par Tom Berenger, est d’ailleurs rassurant. Taylon agit justement et, malgré les péchés qu’il a pu commettre par le passé, il ira au Paradis. Ainsi soit-il.


Ce petit western est remarquable pour la performance de ses acteurs, et reste agréable malgré une tristesse intrinsèque à son histoire. Son réalisateur peut être fier du résultat qui rehausse formellement son CV. Qu’il continue sur sa lancée.

OeilDePatrick
7
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le 7 févr. 2024

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