Dans la lignée des grands réalisateurs amoureux de leur villes il y'avait Martin Scorsese, Guy Ritchie, ou encore Bertrand Tavernier. Il y a maintenant Ben Affleck et son très cinégénique Boston. Pourtant Gone Baby Gone (comme The Town) est loin de ressembler à une vidéo promotionnelle pour la capitale des irlandais d'outre-Atlantique. Le Boston de Ben Affleck est glauque, toute la raclure de l'humanité y pullule et s'y reproduit dans ses quartiers qui semblent à l'écart de la civilisation. Mais dans toutes choses il y a du bon, et il y'a du bon dans Boston, tonton Ben se charge de nous le rappeler.
Le bon ici c'est Patrick Kenzie, un détective privée ayant grandi dans cette crasse qui à aucun moment ne l'a atteint. Patrick est au-dessus de tout ça, il a des principes, lui. Peut être parce qu'il est amoureux de sa coéquipière, la toute aussi parfaite Angie.
Nos deux samaritains sont engagés pour enquêter sur la plus sordide affaire de leur courte carrière : le kidnapping d'une fillette du quartier. Une affaire aux nombreux rebondissements qui tiennent en haleine le spectateur durant les deux heures de film. Le dénouement inattendu à la Usual Suspect (ou Seven), fera se confronter les points de vue de Patrick et Angie. Confrontation qui dépasse largement les notions de bien et de mal, et c'est en ça que cette histoire et réussi.
Surtout qu'arrivé à la fin de l'histoire on est ravi de voir que le personnage d'Angie sert un peu à quelque chose. Elle qui est présentée comme la moitié du binôme au début du film s'efface rapidement, elle est notamment transparente pendant les scènes d'interrogatoire. L'amour indéniable entre les deux détectives disparait aussi rapidement, et c'est tant mieux. Je n'ai pas lu le roman mais il parait qu'elle y a une place très importante, c'est d'autant plus dommage. Michelle Monaghan n'est pas mauvaise, mais elle aurait paru peu crédible dans le rôle du flic badass.
Niveau casting on a aussi un Casey Affleck qui joue très bien le gros dur malgré sa tronche d'enfant de chœur, Ed Harris toujours au très haut niveau, et mention à Titus Welliver qui a un rôle de moustachu difficile à porter.
Considéré à juste titre comme un des meilleurs film des années 2000, Gone Baby Gone est un indispensable. Mais la violence psychologique fait que les âmes sensibles doivent s'abstenir.