La vie a de belles lèvres mais méfie toi de ses morsures...

Gone girl sorti en 2014 et réalisé par David Fincher, mon réalisateur préféré aux coudes à coudes avec Tarantino et Nolan (originalité ?), est un de mes films préférés et a longtemps été présent dans mon top 10. Il fait parti des claques que je me suis prises au cinéma et pourtant c'était pas gagné, je partais pas très confiant et j'avais peur d'être déçu...
(pause rires)

Je vais raconter un peu ma vie (comme d'hab), après les deux claques que furent Fight Club et Se7en j'étais un fervent admirateur de Finch, mais la première fois que j'ai vu Zodiac je l'ai trouvé un peu mou du genou et du coup assez décevant (depuis j'ai changé d'avis je suis revenu à la raison), donc bref j'avais un peu peur d'être déçu des prochains films du réalisateur, surtout The Social Network je le sentais vraiment pas...
À la fin du film il me semble que j'étais en PLS en me demandant quel film je venais de voir ? Par la suite, plus j'y pensais, plus je me disais que j'avais pris une des plus grosses claques au cinéma de ma vie, tous les autres films me paraissant fades après c'était assez frustrant. Et je me dis qu'il s'est écoulé du temps avant que je prenne une claque au ciné, jusqu'à un certain La La Land (un petit film pas très connu).
Bref, entrons dans le vif du sujet.

Gone girl n'est pas seulement un film sur la disparition louche d'une femme, il n'est pas seulement un film sur la vengeance, ni juste sur la vie de couple, non il est bien plus que ça. Fincher dresse ici un portrait de la société, il dénonce en même temps les médias et les moeurs.
Les médias ici sont incapables de retranscrire la vérité, chaque information est manipulée afin de rendre cette histoire bien plus croustillante.
Quant au reste, on se rend vite compte que chaque personne joue un double jeu, entre le visage devant les journalistes et la réalité il y'a une marge. C'est assez représentatif de notre époque finalement, où l'on arbore en société le plus souvent un visage sympathique et où l'on est jugé (que par nos actes ! Merci Batman !) sur la première impression.

Le film nous happe grâce à ses personnages brillamment écrits et les interprètes qui sont excellents, j'ai vraiment été bluffé par les deux acteurs principaux, ils dégagent tant d'émotion chacun. Nick, le mari (Ben Affleck) se rend vite compte qu'il sera le dindon de la farce face à sa femme Amy (Rosamund Pike) qui serait un peu Beatrix Kiddo avec le cerveau d'Hannibal Lecter.
Là où le film m'a eu c'est que pendant près d'une heure j'étais persuadé que Nick n'avait rien à se reprocher quant à la disparition de sa femme et au moment où je change mon fusil d'épaule et doute de son innocence... Bim ! Amy apparait, bien vivante, dans sa voiture, et ainsi commence ma scène préférée du film, l'explication.
Un monologue de plusieurs minutes pour résumer son plan machiavéliquement bien huilé, et par la même occasion elle dresse un portrait de la vie de couples en général (ses compromis, ses choix, ses doutes, ses déceptions, etc... ) et c'est très intéressant de voir son point de vue et comment ils en sont arrivés là. Ce passage qui contient flash-back, présent et flashforward est génial et me fait le même effet à chaque fois, j'adore.

Amy se retrouve confrontée à la "vraie vie" ensuite, j'aime le passage où elle est dans un hôtel perdu et qu'elle rencontre des gens de classe... pas trop classe quoi. "Sa nouvelle copine" qui la tacle sans savoir qui elle est, en voyant son histoire à la télé, et je trouve ça plutôt bien que tout le monde ne la pleure pas comme la "petite femme parfaite de l'Amérique", c'est un juste retour des choses car elle cache quand même un bagage psychiatrique impressionnant...
Amy se fait ensuite dépouiller de tout son argent, elle qui ne connaissait rien à la loi de la jungle est mal tombée mais c'est aussi ça la vie, tout ne peut se passer parfaitement...

Petite parenthèse en charentaise: Je voulais simplement parler des parents d'Amy qui représente la classe supérieure d'une façon assez caricaturale, ils se soucient de la disparition de leur fille, mais dans leurs bouches on entend surtout parler de l'épatante Amy, comme si ils pensaient plus au personnage qu'à leur fille (à la célébrité et l'argent en clair), le fait qu'ils mélangent réalité et fiction est assez représentatif des images que renvoient les gens dans la société également.

Un petit mot sur la réalisation, il n'y a pas grand chose à dire quand c'est magnifique comme ça, je sors juste mon dictionnaire de synonymes de superbe et voilà... La mise en scène et la photographie sont nickels, je n'ai rien à reprocher au montage et la musique est très sobre mais accompagne brillamment les images. En même temps c'est Fincher c'est pas Jo le rigolo...

J'avais des tas de choses à dire sur ce film, en fait j'ai perdu ma première critique et j'ai l'impression d'oublier pleins de choses... Ce film est bien plus qu'un film, c'est réellement de l'art, le scénario est brillant du début à la fin et les acteurs sont époustouflants, Fincher confirme que c'est un grand et son film vient compléter La Triforce Parfaite avec Fight Club et Se7en.
On me reproche souvent de surnoter, mais qu'est ce que ça veut dire finalement ? Peut on vraiment noter une oeuvre ? Avec le cinéma tout passe par le ressenti, et tout le monde ne peut ressentir les films de la même façon, ça serait même horrible...
Donc Bref, non je surcote pas je note avec mon coeur et mon coeur me dit que ce film est parfait et vaut 10.
Après l'objectivité et moi, c'est pas le grand amour...

Je vous ferai une remise spéciale "ma femme est une grande virtuose de la vengeance".