Gone Girl par Lopocomar

Gone Girl se paie le luxe d'être peut-être le meilleur Fincher.

Avec une narration malicieuse et un jeu d'acteurs à l'humour noir ciselé, il s'amuse du spectateur d'un regard amusé pour un résultat purement jouissif.

La pirouette est incroyable entre les réactions du public, hilare, et le glauque du propos initial : c'est malsain, ça pue le vice et pourtant on en redemande. Là où Fincher pouvait jouer la carte de l'accumulation dans le poisseux et le crade dans ses précédents films (Millenium, Seven, Fight Club), ici sa subtilité n'en est que plus efficace.

Quelque soit l'attente que vous pouvez générer autour du film, il est quasiment impensable que vous anticipiez la baffe que vous allez prendre dans la gueule. Ben Affleck y est excellent dans son rôle de Monsieur Tout-Le-Monde benêt, tout comme sa soeur jumelle toujours là pour vivre en complice les événements comme si elle remplaçait la présence du spectateur. Rosamund Pike n'est pas à plaindre également avec une performance géniale qui devrait faire exploser son téléphone dans les mois à venir.

Enfin, comment ne pas évoquer ce montage savoureux dont la construction entremêlée parvient sans le moindre signe d'ennui à nous faire avaler 2h20 ? Pour la présence de Trent Reznor et Atticus Ross, leur bande-son discrète et son thème efficace sert parfaitement le propos, comme celle qu'ils avaient pu composé pour Millenium.

J'ai rarement été aussi soufflé et j'ai clairement envie d'y retourner : une tuerie.