Le réalisateur Wolfgang Becker évoque la brutale transition qui vit la RDA intégrer l'Allemagne de l'Ouest et son économie de marché et qui ne fut pas sans désorienter certains citoyens est-allemands. Cette page récente et essentielle de l'Histoire allemande est illustrée par le cas de Christiane et de ses enfants.
La comédie -c'en est une- rappelle le syndrome "Hibernatus" car Christiane, sortie du coma après la chute du mur et alitée, perçoit d'autant moins le changement que son fils Alex recompose pour elle la RDA de jadis pour ne pas la brusquer. Subterfuge pas très réaliste.
Le procédé est peu crédible mais il éclaire sous un jour cocasse et au moyen de détails parfois tout simples la mutation de pays. Au-delà des fausses actualités qu'il façonne à l'attention de sa mère, Alex donne le change en ressuscitant des produits alimentaires disparus ou en revenant à l'esthétique socialiste austère. La situation n'est pas sans la drôlerie qu'on imagine. Pour autant, le réalisateur ne pousse pas jusqu'à la farce ou au vaudeville façon de Funès, ayant la volonté de faire percevoir le vrai trouble de la population est-allemande confrontée à une vie nouvelle longtemps espérée mais pas forcément idyllique.
Le personnage, sérieux, de la mère malade déteint à dessein sur le film mais cette amertume qu'il introduit ne me semble pas faire bon ménage avec la comédie. Globalement, la mise en scène manque de légèreté et de dynamisme, d'équilibre entres les séquences amusantes, assez courtes, et les moments plus graves, voire tentés par le mélo, et qui sont trop étirés, trop figés. D'autant que le cinéaste ne parvient pas rendre véritablement attachants ces personnages égarés dans la société de consommation et le capitalisme.