Goodbye Solo
6.6
Goodbye Solo

Film de Ramin Bahrani (2008)

Un homme âgé propose 1000$ à un chauffeur de taxi, immigré sénégalais, en échange de quoi ce dernier doit l'emmener dans dix jours, en haut d'une montagne, au milieu de nulle part. Et ce, sans jamais évoquer le trajet de retour. Intrigué et surtout inquiet, le chauffeur (et par son biais, le spectateur) va tenter de percer le mystère autour de cette étrange demande. Comment aurait-on réagit devant une telle demande ? Accepter l'argent et la course sans se soucier du devenir de cet homme ? Refuser l'argent au risque qu'un autre accepte la course ? Quelles sont les motivations de cet homme ? Mérite-t-il que l'on en empêche ?

Les adeptes de Kiarostami penseront tout de suite au Goût de la Cerise. Rien d'étonnant à ressentir l'influence du cinéma iranien chez Ramin Bahrani puisqu'il y a passé 7 années après ses études, mais le parallèle a ses limites.

Solo, le chauffeur sénégalais, est un bon vivant, prêt à aider ceux qu'il croise. Il va tenter de comprendre William, l'homme âgé, grincheux et solitaire. Ces deux personnages si différents en apparence, vont donc se croiser pendant une dizaine de jours. Attention, pas de caricature dans le portrait que nous dresse Bahrani, tout est contrasté. Les différentes facettes des personnages apparaissent plus la date fatidique approche. L'une des forces du film est cet incroyable réalisme. On pourrait croire que les acteurs jouent le rôle de leur propre vie (c'est plus ou moins le cas, en réalité). Au fur et à mesure que les deux personnages se croisent, se fréquentent, l'intérêt du film dépasse le simple questionnement autour de l'étrange demande. C'est à leurs vies, à leur évolution, à l'influence de l'un sur l'autre, à leur famille que l'on s'attache. La véritable beauté du film est justement là. La résolution du mystère passe au second plan tant on se sent lié au devenir de chaque personnage.

Roger Ebert est l'un des critiques US les plus populaires sur le net. Je me suis penché sur les oeuvres de Ramin Bahrani grâce à lui. Il a enchaîné les papiers dithyrambiques à son sujet => http://blogs.suntimes.com/ebert/2009/03/the_new_great_american_directo.html
Kurosiewicz
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le 6 sept. 2012

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le 6 sept. 2012

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