Gradiva
5.5
Gradiva

Film de Alain Robbe-Grillet (2007)

Excellent mélange du surréalisme cher à Robbe-Grillet, avec tout ce qu'il comporte de réminiscences visuelles, d'ellipses, de rêves et d'hallucinations érotiques issues directement de l'inconscient, de mer aussi, mélangé avec le portrait d'un orient fantasmé. On est immergé dans ce harem sado-masochiste où le personnage essaie de se retrouver, entre deux discours sur le cinéma et la littérature un brin trop explicatifs mais jouissifs car donnés par une Arielle Dombasle magistrale. Mais le voyage dans cet orient fantasmé n'est peut être pas aussi parfait qu'il aurait pu l'être, le fond est ici un peu trop lourd et n'a guère de sens, sinon de faire la somme de l'oeuvre de Robbe-Grillet, et je pense que justement, le passage d'extraits de ses anciens films porte préjudice au film, en nous sortant de cette esthétique léchée, le film ayant été tourné directement au Maroc, ce qui change des traditionnels décors épurés du réalisateur.


Toutefois, ça reste un film assez intense qui dégage une atmosphère folle, entre le labyrinthe et les délices orientaux du harem et de la domination sexuelle, chargé d'érotisme avec ces magnifiques femmes nues qui peuplent les cadres de manière naturelle, filmée avec élégance par Robbe-Grillet. Mais il manque quelque chose, le film se perdant un peu au niveau de sa structure, loupant peut être un peu son sujet. J'aurai voulu un peu plus de perdition dans ce labyrinthe des plaisirs, et un peu plus de Delacroix version érotique, à la place des intrigues mafieuses moins palpitantes.

W_Wenders
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le 28 mars 2015

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