#Balancetonastronaute

Gravity est une expérience. Ce huis clos spatial, où le vide est utilisé comme terrain de jeu par le réalisateur Alfonso Cuarón, immerge le spectateur dans une terrible angoisse. Accompagné de son habituel directeur de la photographie, Emmanuel Lubezki, le réalisateur mexicain parvient à impressionner par une mise en scène au service du rythme et du frisson.

Pour sa première mission dans l'espace, le docteur Ryan Stone ne pensait pas se retrouver dérivant dans le vide suite à la destruction de sa navette par des débris provenant d'un satellite russe. Aidé par l'astronaute vétéran Matt Kowalski, Stone va tout faire pour parvenir à rentrer sur terre.

L'image au service du spectaculaire est le maître mot de Gravity. Véritables robinsons de l'espace, Stone et Kowalski, se raccrochent à l'espoir. Cet espoir matérialisé par la Terre, si proche qu'elle semble tendre des bras accueillants pour sauver l'équipage dérivant, s'alterne rythmiquement avec des passages de pure panique. La cascade d'accidents qui s'abat pendant 1h30 sur Stone frise avec le ridicule. Heureusement, la durée relativement courte de Gravity atténue cette sensation de trop grande facilité scénaristique. Au milieu de cette platitude, un moment touche au sublime. Celui dans la navette chinoise où Stone est rejoint de façon improbable par Kowalski.

Côté acteurs, deux grandes stars des années 90 forment le tandem d'astronautes, Sandra Bullock et George Clooney. L'actrice parvient à ne pas tomber dans la surenchère de l'hystérie, ce qui est admirable au vu de ce qui lui arrive (imaginez Winona Ryder dans le rôle de Stone pour voir). Quant à Clooney, l'acteur apporte un peu de légèreté et d'humour au film.

Phénomène cinématographie, carton au box-office, Gravity est un blockbuster efficace dont la beauté plastique ne peut être totalement exploitée qu'au cinéma. Cette immersion oppressante dans ce space-survival est un bon divertissement, non le chef-d’œuvre annoncé par les critiques dithyrambiques.