Green Book est une bonne surprise. Non dénuée de défauts, certes, mais c'est un très bon film.
Lorsque le long-métrage s'ouvre, nous découvrons le quotidien de la communauté italienne de New-York en 1962. On y découvre Tony "La Tchatche", videur dans un club nocturne. Mais l'endroit où il travaille ferme pendant 2 mois pour cause de travaux. Entre temps, il devra se trouver un autre job... C'est alors qu'il est branché sur un emploi : servir de chauffeur à un " docteur"... Le docteur en question est en réalité un riche musicien Noir, du nom de Don Shirley qui a décidé de faire une tournée avec son trio dans les états du sud... Donc, les plus racistes qui n'ont toujours pas digéré la fin de l'esclavagisme (et ce même en 2019 je pense, au vu du fou furieux à la tête du pays)...
Mais c'est surtout la rencontre de deux hommes que tout oppose : leur origine sociale, leur manière de vivre. Tony n'est pas riche, inculte, se débrouille sans s'embarrasser des bonnes manières ni de politesse, mais connait les rouages de la société, tandis que son employeur est riche, cultivé et connait le savoir-vivre, mais a vécu dans une bulle.
Au cours de ce voyage les deux apprennent petit à petit à se connaître. Green Book dénonce les clichées et le racisme. Les deux sont en effet des personnes racisées. D'origine italienne, Tony souffre des clichés sur sa communauté, mais c'est pire encore pour Don. Etant noir, pardon "coloré" d'après les termes américains, il n'est pas autorisé à séjourner dans certains établissements ou à manger dans certains restaurants. Et justement, c'est à ça que servait le Green Book: à répertorier les établissements réservés aux Noirs. Inutile de vous dire que c'était plus des taudis que de véritables hôtels...
Viggo Mortensen est formidable en Tony qui ne comprend pas comment un type comme Don peut jouer auprès de puissants blancs qui en réalité, méprisent Don. Mahershala Ali est lui aussi impeccable en musicien rejeté non seulement par les blancs, mais aussi sa propre communauté, et une scène est particulièrement parlante à ce niveau.
Au final, Peter Farrely signe une fable humaniste et surtout humaine. Un film sur la tolérance et l'acceptation de l'autre. Je l'ai toutefois trouvé un peu longuet. Et en sortant de la salle, j'avais encore plus faim que lorsque j'y étais entré. En effet, j'ai rarement vu autant de bouffe étalée dans un film !