La politique internationale américaine, par ses erreurs et errements, est un terreau inépuisable au cinéma de docu-fiction, du drame romancé d'une réalité attristante, quand elle n'est pas absurde. La recherche infortunée des fameuses armes de destruction massives, dont on nous bassine depuis bientôt dix ans, à l'origine du petit Vietnam américain, est donc le fil conducteur des nouvelles péripéties de Matt Damon mises en boîte par Paul Greengrass. Le réalisateur de « La mort dans la peau », puis de « La vengeance dans la peau », nous immisce « dans la peau » d'un GI un peu trop curieux, qui se demande – il y'a de quoi se demander ! – pourquoi personne ne trouve ses fameuses ADM qui firent entrer en guerre la Première puissance mondiale.

La trame est posée, et nous pouvons faire confiance à Greengrass, accompagné de son acteur fétiche, Matt Damon, pour nous arroser de scènes d'actions ou les balles frôlent les têtes, ou les barils d'essence trouvent toujours opportun d'exploser lorsque quelqu'un se trouve à côté et ou les morts s'entassent sans que personne ne les pleure jamais. Jusque là, nous nous y attendons. Ce qui nous surprend par contre est que le manichéisme n'est pas celui qui tomberait comme une évidence. Les personnages sont complexes, les divers intérêts en jeux sont intéressants, et le film se construit adroitement comme un polar d'Agatha Christie où chacun essaye de comprendre ce qui cloche et qui en est réellement le responsable. On suit alors gaiement Matt Damon, nous nous étonnons de ce qui le surprend, réfléchissons à ce qui le traquasse et chacun se trouve à subir les pressions d'un système malhonnête, étiré entre les intérêts de la CIA, ceux du gouvernement américain et ceux des natifs Irakiens.

Une bonne surprise, où le film d'action s'associe enfin avec quelconque réflexion, où le film n'est plus un terrain de jeu où l'on se plait à montrer ses talents dans l'art de manier l'effet spécial, mais au contraire où le dit effet spécial éclaire un fait d'actualité passionnant par ce qu'il a d'effrayant.
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le 24 juil. 2011

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