Le monde entier retient son souffle alors que la comète Clarke s’apprête à frôler la Terre. Cependant, John Garrity reçoit un étrange message : lui et sa famille sont sélectionnés par le gouvernement pour faire partie d’un groupe de réfugiés… Bientôt, des milliers de morceaux de Clarke se mettent à tomber un peu partout, provoquant l’effondrement de la civilisation telle qu’on la connaît : dans 48 h, le big one, le plus gros morceau, provoquera une nouvelle extinction de masse. Un seul refuge sûr : des bunkers des années 60 au Groenland. Jack, son épouse Alli (avec qui il est en froid) et son fils Nathan y parviendront-ils à temps ?
J’avoue que la bonne note de ce film est en partie due au peu d’attentes que j’avais au moment de le lancer. « Bof », me disais-je, « encore un film catastrophe qui va nous offrir du vu, revu, et rererevu ». Et c’est vrai qu’il y en a, du revu : la famille à problèmes qui va se ressouder autour d’un événement catastrophique, des scènes de panique, du grand spectacle…
Cependant, Greenland s’avère être beaucoup plus que ça. Premièrement, grâce à ses acteurs : les scènes de cohue sont très bien faites, les acteurs sont tous investis dans leur rôle, en premier lieu Morena Baccarin (oui, Adria dans Stargate !) et Gerard Butler, les deux acteurs principaux, qui campent deux parents très émouvants.
Deuxièmement, grâce à son traitement. Greenland ne suit pas la trame classique du chaos qui va crescendo jusqu’à un point culminant juste avant le happy end. La tension dramatique est plutôt en montagnes russes. Certains y verront un défaut, et c’est vrai que de ce point de vue, l’œuvre de Waugh reste quand même timide, pour ne pas dire pingre. Qu’on ne s’y méprenne pas : le quota de grosse destruction est respecté, même s’il reste tout de même modeste malgré le budget. Mais en plus de nous faire vivre l’horreur d’impacts de comètes, le film nous fait vivre une horreur beaucoup plus humaine : le chaos qui s’empare des sociétés en plein effondrement. Et pour le coup, le propos est assez juste. On y voit des gens qui reviennent à la sauvagerie, mais également des gens qui conservent leur humanité et pensent à s’entraider.
Le réalisateur a fait le choix délibéré de centrer la déroulement du scénario sur les personnages principaux et leur périple jusqu’à la Terre promise groenlandaise. Au final, Greenland est plutôt un road trip à minuit moins une sur la grande horloge de l’Apocalypse. L’odyssée d’une petite famille unie envers et contre tout, coudes serrés et d’un amour débordant l’un pour l’autre : qu’ils survivent ou pas, au moins ils seront ensemble, et c’est tout ce qui compte. J’avoue que c’est beau, on vibre vraiment avec eux, et j’ai lâché une larmichette (c’est dire).
Plutôt réservé sur le côté boum boum cataclysmique, Greenland offre au final quelque chose de bien mieux, à savoir un film sur l’amour et l’espoir, bien joué et à la réalisation assez originale. Une vraie bonne surprise.