Basé sur la nouvelle éponyme, Hamnet est le dernier défi que s’est lancé Chloé Zhao.
Pour ce projet, la cinéaste a pu compter sur la collaboration de l’auteure du roman, qui a coécrit le scénario à ses côtés, un choix qui explique sans doute pourquoi le film s’approche autant de l’excellence.
Somptueux et remarquablement mis en scène, Hamnet parvient à accomplir pleinement tout ce qu’il entreprend.
Son écriture sincère et sensible offre une tragédie capable de transpercer le cœur le plus inébranlable. Zhao parvient à faire oublier la nature historique de ses personnages pour laisser place à une histoire avant tout humaine, qui aborde le deuil avec une justesse et une authenticité bouleversantes.
Si l’émotion fonctionne aussi bien, c’est grâce à un casting époustouflant. Jessie Buckley ne pourra pas échapper aux plus grandes récompenses. Les jeunes interprètes livrent des performances d’une finesse rare, servies par une direction d’acteurs exemplaire. Le casting tout entier trouve une justesse constante, à l’image de ce que le film cherche à faire ressentir.
Zhao recrée, comme à son habitude, une scénographie empreinte de grâce et d’un sens du décor remarquable. Elle alterne les plans les plus intimes et les tableaux les plus majestueux, où chaque décor devient un acteur à part entière, révélant la beauté fragile du réel et la force silencieuse de ses personnages.
À ses côtés, Łukasz Żal prouve une fois encore que le naturalisme n’a plus de secret pour lui, livrant une poésie visuelle qui n’a rien à envier aux plus beaux élans malickiens.
Si les émotions résonnent avec autant de force, c’est aussi grâce à Max Richter, dont la partition sublime et son thème principal appelé à faire date accompagnent chaque scène avec une justesse bouleversante.
En somme, Hamnet réunit le meilleur de chacun de ses artisans : tous, sans exception, signent ici leur plus belle œuvre à ce jour.
Hamnet est une tragédie d’une intensité telle qu’elle ferait presque rougir Shakespeare lui-même.