Ça vous est déjà arrivé de vous lancer dans un film qui sur le papier avait l’air sympathique, parce qu’il avait l’air de proposer un divertissement léger. Vous savez, ce genre de film parfait après une journée harassante. Mais qu’une fois le visionnage terminé, les seuls mots qui vous sont venus à la bouche étaient « Mais qu’est-ce que c’est que cette merde !?! ». Si si, je suis sûr que je ne suis pas le seul. Eh bien Hanson and the Beast, bobine chinoise de 2017 réalisé par Xiao Yang (The Ark of Mr Chow), fait partie de ces films-là. Des films sur lesquels on rigole, mais pas pour les bonnes raisons. Des films pour lesquels il est même parfois difficile de trouver des points positifs. Des films qu’on n’aurait jamais voulu croiser. Saleté de curiosité va ! Vous l’aurez deviné, l’expérience Hanson and the Beast ne se sera pas soldée par un succès. Houla non…


Hanson and the Beast fait une fois de plus référence à ces contes de fées chinois où des créatures fantastiques vivent cachées parmi les humains et finissent même par se rencontrer, s’apprécier, et même développer des sentiments amoureux entre eux. Une vision moderne de l’histoire d’amour trans-espèces puisqu’elle se situe de nos jours, contrairement à une majorité de films qui préfèrent le côté historique. On y suite Hanson, jeune homme fauché comme les blés après avoir mal investi de l’argent, qui cherche une femme riche avec qui se marier afin de pouvoir rembourser l’argent qu’il doit à des mafieux de seconde zone. Il croise un jour la route de Bai, une renarde blanche vivant au milieu des humains qui jette son dévolu sur lui. Et pour cause, Hanson l’a un jour sauvée, alors qu’elle n’était qu’un renardeau, des griffes de jeunes branleurs qui avaient envie de lui jeter de l’acide. Bai sait qu’elle n’a pas le droit d’interagir avec les humains, mais c’est plus fort qu’elle, elle veut absolument se marier avec Hanson. D’abord complètement affolé de voir une femme renard à ses trousses, Hanson finit par comprendre qui est réellement Bai et réalise que l’humain n’est pas le seul à fouler la planète Terre. Leur bonheur aurait pu être idyllique si le commissaire Yun de la Police des Démons n’était pas aussi strict sur les règles. Premièrement, les démons ne peuvent entretenir aucune relation avec les humains afin de préserver la pureté de leur lignée. Deuxièmement, toute personne assistant à un incident avec un démon verra sa mémoire effacée. Oui, clairement, le réalisateur de Hanson and the Beast est fan des légendes chinoises, mais surtout un très grand amateur de Men in Black.
Avec Hanson and the Beast, on va nager en pleine comédie romantique, une romance interdite entre un humain et un démon à moitié sérieuse, alliant un comique très basique, pour ne pas dire crétin, plein de bons sentiments dégoulinants, et un ton un peu plus sérieux dans sa deuxième partie tout en y gardant des gags souvent stupides. Sauf que rien ne va, à commencer par la partie romantique.


L’histoire d’amour entre Hanson et Bai sonne constamment faux. Elle semble artificielle, forcée, et surtout hautement improbable (la scène de la prostitution est nawak). Les choses vont beaucoup trop vite pour qu’elles puissent faire ressentir un véritable amour entre les deux protagonistes et le réalisateur ne sait clairement pas comment développer des bases solides qui serviront pour le reste du métrage. Même si à mi-parcours, Hanson and the Beast change un peu de registre en arborant un ton un peu plus sérieux, le film semble être destiné à un public des plus jeunes. Nous sommes clairement ici dans une rom-com qui lorgne du côté des 12/16 ans et du haut de mes 40 balais, difficile de m’identifier à quoi que ce soit. Mais même en étant objectif, difficile de trouver quelque chose de positif à dire à propos de ce qui s’apparente le plus à un étron. Les thématiques abordées sont pour la plupart simplistes et rarement approfondies. La mise en scène n’a rien d’attrayant avec un visuel relativement souvent disgracieux, une caméra souvent un peu trop mobile pour rendre les quelques scènes d’action propres, et une musique absolument immonde à base de pop chinoise improbable qui nous aura valu quelques fou-rires. Les CGI, assez nombreux, sont la plupart du temps ratés, avec des créatures qui ont des mouvements saccadés et qui ne semblent avoir aucun poids. Mais le pire de tout, c’est sans doute les maquillages à aucun moment convaincants. On a l’impression qu’il n’y avait plus de budget et qu’ils sont allés dévaliser le Gifi du coin, qu’ils ont pris tous les masques qu’ils pouvaient et qu’ils ont habillé les figurants avec. Mention spéciale à l’homme chauve-souris et ses doigts en latex qui se balancent aléatoirement en fonction des gigotements de l’acteur dans son costume. Alors oui, on rit devant Hanson and the Beast, mais on rit de lui ce qui n’était sans doute pas le but escompté. On sauvera néanmoins le trio d‘acteurs principaux, William Feng (Detective Dee 2 et 3), la jolie Crystal Liu Yifei (Mulan, Le Royaume Interdit) et le très charismatique Li Guan Jie (Sky Fighters, Line Walker). Mais c’est bien peu comparé au désastre qu’est ce film dont l’intérêt est proche du néant.


Plus proche du navet mâtiné de nanar que du bon film, Hanson and the Beast est une comédie romantique fantastique qui ne mérite pas qu’on y perde 1h50 de notre temps. Les 12/16 ans y trouveront peut-être leur compte, et encore…


Critique originale avec images et anecdotes : DarkSideReviews.com

cherycok
3
Écrit par

Créée

le 27 mars 2021

Critique lue 509 fois

cherycok

Écrit par

Critique lue 509 fois

D'autres avis sur Hanson and the Beast

Hanson and the Beast
cherycok
3

Le beau et la bête

Ça vous est déjà arrivé de vous lancer dans un film qui sur le papier avait l’air sympathique, parce qu’il avait l’air de proposer un divertissement léger. Vous savez, ce genre de film parfait après...

le 27 mars 2021

Du même critique

Journey to the West: Conquering the Demons
cherycok
7

Critique de Journey to the West: Conquering the Demons par cherycok

Cela faisait plus de quatre ans que Stephen Chow avait quasi complètement disparu des écrans, aussi bien en tant qu’acteur que réalisateur. Quatre ans que ses fans attendaient avec impatience son...

le 25 févr. 2013

18 j'aime

9

Barbaque
cherycok
4

The Untold Story

Très hypé par la bande annonce qui annonçait une comédie française sortant des sentiers battus, avec un humour noir, méchant, caustique, et même un côté gore et politiquement incorrect, Barbaque...

le 31 janv. 2022

17 j'aime

Avengement
cherycok
7

Critique de Avengement par cherycok

Ceux qui suivent un peu l’actualité de la série B d’action bien burnée, savent que Scott Adkins est depuis quelques années la nouvelle coqueluche des réalisateurs de ce genre de bobines. Mis sur le...

le 3 juil. 2019

17 j'aime

1