Après avoir découvert le cinéma japonais par le biais du maître Kurosawa je me lance à l'assaut de la filmographie de Masaki Kobayashi. Première étape : Harakiri. La longueur des trois volumes de la Condition de l'Homme n'est pas étrangère à ce choix je l'avoue. Autant dire qu'après avoir visionné Harakiri les neuf heures de la Condition de l'Homme ne me font plus peur. Kobayashi est doué, très doué.

Alors oui ce film est plus qu'un film, et il y a tellement à dire sur le fond et sur la quantité abyssale de questions soulevées que je ne sais pas par où commencer. A première vue le film est une critique acerbe du japon féodal et de sa morale dépassée mais finalement les choses ne sont-elles pas toujours aussi ridiculement paradoxales aujourd'hui ? (ou paradoxalement ridicules, je ne sais plus) Au début du film tout cela est un peu flou et on se demande où veut bien en venir Kobayashi avec ces flashbacks. Après une petite heure les liens se font autant dans la tête du spectateur que dans celles des protagonistes. La fin reste indécise mais tout prend sens. Et justement quand celle-ci arrive tout s’accélère pour permettre à ce film de passer du statut de bon film à celui de chef d’œuvre.

Loin de n'être qu'un beau parleur, même si on parle relativement beaucoup dans Harakiri, monsieur Kobayashi se paye le luxe de maitriser comme peu de monde l'art de la réalisation. Absolument tous les plans sont magnifiques. La mise en scène, épurée jusqu'à l’extrême comme l'ensemble des décors, sied parfaitement à l'un des plus beaux noir et blanc que j'ai pu voir. Une vraie claque visuelle ! Sans parler des combats magnifiquement chorégraphiés et des effusions d'hémoglobine qui vont avec.

Un petit mot sur les acteurs pour dire que si le casting est parfait Tatsuya Nakadai comme à son habitude crève l'écran.

Je n'ai pas mis 10 car malgré tout le film est un poil trop lent par moment et parce que je me laisse un peu de marge avant d'entamer la Condition de l'Homme.

En gros ce magnifique film lourd de sens est à voir sans hésiter.

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le 25 août 2012

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ecnal

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