Je n'ai pas de problème particulier avec les récits de résistance qui versent un peu dans la célébration nationaliste, c'est de bonne guerre quand on a été opprimé. Le vrai problème de Harbin c'est qu'il arrive, sur des thématiques proches, 10 ans après l'épatant The Age of Shadows et l'ébouriffant Assassination avec une formule bien plus (trop) classique. Le casting est correct mais, là encore, on n'a pas les fulgurances d'interprétation comme celle de Ha Jung-Woo qui donnait de la vitalité à Assassination ou l'intensité apportée par Song kang-ho à The Age of Shadows. Harbin souffre d'autant plus de cette comparaison que deux de ses meilleures scènes, la chasse à la taupe dans le train et l'embuscade japonaise, ressemblent à des version moins bonnes de scènes tirées des deux films sus-cités. Par ailleurs, la direction artistique monochrome et le ton presque monacal portent préjudice à ce qui reste, par ailleurs, un film d'espionnage correct.