Au cas où vous ne le sauriez pas, Hardcore Henry est la version longue modifiée du clip « Bad Motherfucker » du groupe Bitting Elbows, réalisé en 2013 par Ilya Naishuller en personne, dont il est lui-même chanteur du groupe. C’est après le visionnage du clip sur le web, que le producteur et réalisateur russe bien connu, Timur Bekmambetov (Night Watch, Wanted) propose l’idée d’un long-métrage tourné selon le même principe de caméra subjective. Voici pour la petite anecdote, mais qu’en est-il vraiment du film ?


L’image d’une lame qui fend la chaire, une brique se fracassant contre un crâne, une balle traversant une tête… C’est sur un pré-générique ultra-violent, extrêmement graphique et aussi conceptuel que sa propre mise en scène que Hardcore Henry débute. Et il était temps qu’un cinéaste ait enfin, excusez-moi l’expression, les couilles de réaliser un film entièrement tourné en vue subjective !


Il faut bien avouer que le cinéaste, Ilya Naishuller, tient admirablement bien ses promesses et assume jusqu’au bout son concept de départ. Car dans Hardcore Henry, ça tabasse, ça gicle, ça pète et ça dégomme tout ce qui passe et trépasse. Tout cela dans un rythme effréné, qui nous emmène dans une course à la mort teintée d’une folie furieuse extrêmement jouissive et totalement décomplexée. Le long-métrage exploite parfaitement la vue subjective, et le film n’hésite jamais à verser dans la violence trash et gore.


Les séquences d’action sont d’une nervosité plutôt efficace, bien qu’elles soient un peu trop nerveuses par moments, car il est parfois difficile de suivre clairement ce qui se passe à l’écran. Heureusement ce n’est pas suffisamment récurrent pour être un réel problème. Les effets spéciaux sont quant à eux remarquables, très abouti et font preuves d’énormément d’inventivité. Nous sommes projetés dans un enchaînement de séquences de plus en plus folles et variés, respectant tous les codes d’un bon FPS !


Évidemment au niveau scénario, cela reste très linéaire et le film rassemble tous les clichés du genre inhérent aux univers vidéo ludiques. Comme des personnages hyper stéréotypés et autre bimbo blonde et dénudées, ainsi que toute une panoplie allant d’armes simples à des gadgets ultra perfectionnés. Le film lorgne également énormément sur la science-fiction avec Henry et ses membres et organes bioniques, également aidé par Jimmy et ses nombreux avatars (Sharlto Copley, en roue libre totale), seul véritable allié d’Henry qui lui fournira d’ailleurs tout l’arsenal nécessaire à sa survie, face à un méchant aux pouvoirs psychiques et télé-kinésiques surpuissants. Nous sommes effectivement très loin d’un scénario relevé. Mais sincèrement, quand c’est complètement assumé de cette manière, on s’en fout totalement, car malgré sa simplicité le scénario n’en demeure pas moins bien écrit et parviendra tout de même à nous offrir quelques surprises et rebondissements bien amenés.


En bref ! Hardcore Henry est une véritable petite claque cinématographique, aussi bien visuellement qu’en terme d’innovation technique. Le film nous propose une immersion totale dans son univers à part et un nouveau genre certainement précurseur. Si le concept du film ne vous rebute pas de prime abord, n’hésitez pas foncez et vous en prendrez plein les mirettes tellement le long-métrage est assumé et orchestré d’une main de maître.

Jonathan46
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le 20 mai 2016

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Jonathan46

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