Combien de vies a un phénix ? Moins de 5, c'est sûr.
Je ne jugerai pas de la fidélité du film par rapport au film, mais je le critiquerai d'un point de vue cibliste, en tant qu'objet filmique autonome, que résultat final. De toute façon, adapter un tel pavé en un film, le sabrage est obligatoire.
Nous sommes à la limite de la compréhension. Les ellipses fusent tels des feux d'artifice. Comment les morveux pénètrent-ils dans la salle des prophéties ? Que devient Sibylle Trelawney ? Pourquoi les aurores laissent-ils des gosses se charger du sale boulot ? Il manque de l'huile dans les rouages, on assiste à un collage vidéo, tiens c'est machin, ah au fait je t'ai parlé de truc ?
Ce qui résonne avec le montage en général, les séquences se succèdent en effet à la vitesse d'un vif d'or. Cho, l'amourette de Harry, son premier bisou quand même, prononce-t-elle un mot intéressant ? La relation se résume à quelques regards mal joués. Le pauvre Sirius Black doit mourir en quelques secondes d'effet spéciaux, plus deux secondes de rire démentiel de Bellatrix Lestrange, zou, adios amigos. Et les violons, les larmes, l'émotion ?
L'impression générale qui se dégage est de voir des jeunes sorciers dans le monde réel avec une ambiance de seconde guerre mondiale. Pourquoi pas ? Mais inscrit dans la saga filmique Harry Potter, ça cloche, la réalité prend le dessus sur l'onirisme.
Le film est mauvais, l'esprit n'y est pas. La magie n'opère plus.