Locution Française | Critique en partie réalisée en 2019


Attention, tout comme la fiche qui lui est dédiée, le sujet de cette critique est le pilote de « Hazbin Hotel » disponible sur youtube depuis le 8 mai 2020 et non pas la série de début 2024 qui en a découlée sur AmazonPrime.


Avec la démocratisation des tablettes graphiques, des logiciels 3D/montages et des moyens de communications, il n'a jamais été aussi simple de faire de l'animation. En témoigne notamment "Ailleurs", réalisé par une seule et même personne qui a été gratifié du prix Contrechamp à Annecy en 2019. Cette grande arrivée de produits sur le marché a cependant tendance à se mordre la queue à cause de la concurrence déloyale entre professionnels et amateurs. Je pense ne choquer personne quand je dis que l’animation coute chère. Très cher. Plus exactement ~10 000 € par minute pour une série comme Miraculous qui n’est pas pourtant le fer de lance de son médium. C’est pour ça qu’il est impossible de trouver une série faite en indépendant qui allie productivité et qualité (on pense tout de suite à Helluva Boss qui se passe dans le même univers que notre sujet du jour et qui a un nouvel épisode tous les 3 à 4 mois). Ce coût de production est aussi la raison pour laquelle les noms de ce milieu quittent très vite le monde de l’animation amateur. C’est le cas (entre autres) de Gints Zilbalodis (Ailleurs), de Makoto Shinkai (Your Name), de Dana Terrace (Luz à Owsville) et surtout de la protagoniste de cette critique : Vivienne Medrano.


Mine de rien Vivienne Medrano joue un rôle important dans l’histoire de son médium. Avec plus de 50 millions de vues sur le pilote de Hazbin Hotel en 2020 (117 millions aujourd’hui), elle est parvenue à négocier un contrat avec Amazon dans une relation limite égal à égal. C’est sans parler du fait qu’elle a réussi à conserver le développement d’Helluva Boss en indépendant. Vivienne Medrano est un nom notable dans son médium car c’est grâce à son histoire que d’autres grands noms comme le studio GLITCH (Murder Drones, The Amazing Digital Circus) vont décider de poursuivre en indépendant avec d’autres méthodes (ex: financements participatifs), ou tout du moins être plus exigeant dans les passerelles offertes avec le monde de la grande distribution du divertissement.


Et tout commence avec ce pilote. Autant une « nouvelle » manière de produire de l’animation que la mise en place de la mythologie introduite par Viv M. Sans être une nouveauté totale, ce pilote est plutôt l’articulation des personnages crées au fil des années précédentes (le plus vieux étant Angel apparu pour la première fois sur la chaîne de Viv M 5 ans avant la sortie du pilote). Hazbin Hotel nous ouvre donc avec ce pilote un aperçu plus concret de son univers, et quel univers ! Le moins qu’on puisse dire est qu’à l’inverse de son ancienne collègue Dana Terrace (Luz à Osville), Viv M ne joue pas dans la compréhension progressive des fonctionnements de sa cosmologie. Ici on se fait submerger directement dans un univers dont les codes ont été mis en place sur internet (par exemple par la création de faux profils Instagram) depuis près de 5 ans.


Heureusement, Hazbin Hotel offre une vision de son monde beaucoup plus limitée qu’Helluva Boss. On reste globalement dans le premier cercle des enfers (le Pentagramme) et aux dynamiques de pouvoir qui s’y déroulent. Malgré tout, la jeune animatrice propose un monde assez vendeur qui met en place une société infernale, sans souffrances et sans remords apparents où les pires crapules se retrouvent pour continuer leurs péchés. On reste cependant dans une version assez enfantine de l’enfer, le gore à outrance étant est assez cartoon, et le sexe jamais montré frontalement, on ne sait pas trop si le "+18" qui est évoqué pour la première fois ici est lié à un aspect marketing où aux origines très conservatrices de sa créatrice. On notera cependant que le pilote est beaucoup plus vulgaire que la série avec des mentions plus explicite de drogue et de blagues salaces présentes à cadence beaucoup plus élevée.


Ce pilote se centre autour de 3 personnages qui deviendront au premier plan dans la série. Ces trois personnages suivent, Au sein du pilote, une logique différente d’adaptation à leur environnement. On a d’abord Angel qui embrasse l’enfer, visible notamment par sa prostitution au début de l’œuvre. Il vit au jour le jour sans se soucier de demain. Son style vestimentairement le décrit bien avec une tenue très provocante. Il représente le démon moyen. Par la suite on retrouve Charlie fille de Lucifer et princesse héritière (donc seule personne à ne pas être dans ces lieux pour ses actions) qui agit étrangement comme une personne rationnelle. Si on la moque pour ses chansons et sa naïveté (traduit par un costume incomplet, comme si elle se mettait à nue), elle est en réalité sur le papier une bonne meneuse, proposant des choix politiques de résoudre un problème (ici la surpopulation) par la non-violence. Le problème c’est qu’elle fonctionne en inadéquation avec les codes moraux des enfers, faisant d’elle une souveraine paria. Enfin Alastor, démon de la radio est le véritable maître du jeu de cette mascarade. Symbolisé par son pouvoir (la radio impacte les gens à distance) mais aussi son vêtement très classe mais aussi passe partout (personnage très rouge dans un monde très rouge), Alastor s’impose dès le début comme un monstre en attente de frapper au bon moment. Monstre qui joue avec Charlie qui ne peut juste pas refuser sa présence. Beaucoup d’autres personnages viendront graviter autour d’eux voir même prendre un plus grand rôle par la suite mais c’est avec ses 3 facettes que l’on Viv M a voulu nous introduire son œuvre : voyeurisme rigolo, positif triste et manipulateur violent.


On le découvrira par la suite avec la série, Viv M aime bien faire de la tristesse une fatalité et de l'horreur une subtilité. Ce malaise que cette structure laisse supposée est balayé grâce à la déconnexion de ses personnages (chose d’autant plus vraie dans ce pilote. L'humour, qu'il soit en premier plan ou plus subtilement caché (par exemple la ligne d'info en bas lors de l’entrevue) va en effet donner à cette œuvre très sombre un ton détaché, limite léger sans pour autant masquer les enjeux narratifs de l’œuvre.


Malgré un budget assez petit, les équipe de SpindleHorse (Studio de Viv M) ont fait de leur mieux pour allier la forme avec le fond. En termes de colorimétrie, la surreprésentation des différentes teintes de rouge intelligemment placé pour éviter la surdose, rappelle par son omniprésence ces enfers et l'ambiance qui en découle, entre folie gore et dépression inévitable, mais surtout donner à l’œuvre cette aura reconnaissable. On peut aussi noter des pointes de vert style chimique et couleurs assez neutres *(très très sombres genre noir/bleu marine ou clair genre jaune/blanc)* pour donner une meilleure visibilité sans trop marquer le spectateur). On a aussi des chara-designs au premier abord assez enfantins mais qui se trahiront par des faciès monstrueux (notamment le Démon de la radio et Charlie) ou même de simples éléments comme les dents pointues. Le pilote nous laisse entrevoir des éléments plutôt ingénieux de réalisation de par la liberté accordée par l’animation, comme la déformation des corps pour exagérer une émotion. On peut d’ailleurs déjà voir les grandes lignes des ces différents points de travail d’animation dès le premier court métrage de Viv M sorti il y a près de 12 ans et disponible sur sa chaine Youtube.


Autre élément déjà présent dans les anciennes vidéos de la chaîne Youtube : les musiques. Viv M a toujours eu un rapport étroit avec les musiques. Sa plus grosse vidéo est un AMV de "Die Young" et l'importance de la musique narrative est déjà visible dans son premier court métrage et dans sa deuxième vidéo qui est d'ailleurs une musique sous fond d'un dessin de Angel sous drogue. Les musiques ont toujours été quelque chose de chères à l'autrice qui va d'ailleurs beaucoup s'en servir pour présenter son univers aux néophytes. On trouve aussi une grande importance donnée à l’écriture qui aime jouer sur les mots pour donner les états d'esprits et émotions implicites de ses personnages, en plus de placer l'univers beaucoup plus rapidement. En plus d’avoir tendance à être un pastiche de Disney, on se rend vite compte de l'importance des musiques qui représentent à elles seules tout le génie de la série. Et ce pilote nous offre 3 beaux exemples :


Analyse du texte et de la mise en scène du titre d’ouverture : JE CHERCHE ENCORE L'ARC-EN-CIEL


"Au bout de l’arc en ciel, se cache la joie,

Joie que j’ai tant cherché à atteindre,

Mais ma vie est une course où j’ai tout à craindre,

J’avais tant de rêve autrefois..."


Le métrage commence dans un format semblable à un théâtre d’ombres, avec la « capitale » des enfers et un bébé y tombant depuis le paradis. C’est le symbole de Charlie qui est née de deux êtres du paradis mais en enfer, un décalage qui se fait ressentir. Elle échoue à trouver une forme de bonheur dans ses interactions avec les individus comme le montre la scène à la fin du segment. Un espoir subsiste : l’arc-en-ciel. L’arc-en-ciel est un phénomène arrivant généralement durant une période de beau temps juste après une période de pluie. Il symbolise ici une voie vers le bonheur après la tristesse (symbolisée généralement par la pluie). Voie que Charlie ne peut pas prendre car là où l’arc-en-ciel s’élève, elle, subit une chute perpétuelle. On peut à ce moment-là, la supposer dépressive. Également, ce passage se conclut par une vision de la purge, qui laisse supposer que la protagoniste se raccroche à ça pour trouver l’arc-en-ciel, pour trouver la joie.


Pourquoi ne suis-je qu'une ratée ?

J’en viens à me demander...

Est-ce le monde qui est responsable ?

Est-ce moi qui suis une incapable ?...


Le premier vers de cette partie met en relation sa perte de confiance en elle et le personnage de son père, Lucifer. Celle-ci n’est pas très bien développé, ce dernier n’étant pas présent absent au sein du pilote. On ressent cependant son absence et son importance au sein de l’œuvre. Quand Charlie doit faire autorité (Télévision et face à Alastor) elle se présente comme fille de l’enfer. Mais lorsque les choses tournent mal c’est sa mère qui semble choisie, montrant une certaine peur ou haine envers celui-ci. Le troisième vers utilise une multitude d’yeux semblant symboliser l’anxiété de Charlie qui se sent jugée et incomprise par ses paires. Le dernier quant à lui montre le sentiment de responsabilité de cette dernière qui ne peut pas empêcher la purge annuelle.


Je cherche encore l’arc-en-ciel,

Caché par les nuages,

Mes rêves sont soufflés par l'orage,

Une peine éternelle !


Ce paragraphe est un parallèle du premier. La différence est qu’ici on quitte l’esthétique pièce de théâtre pour celle du « monde réel » de l’œuvre. Charlie chante toujours chercher l’arc-en-ciel, donc une voie vers le bonheur dans ce monde qui le cache comme des nuages. Des images de la ville après-purge d’une certaine violence explicitent la métaphore. Les rêves ne sont pas ici que partis mais véritablement balayés par ce monde qui s’articule au courant d’une métaphore filée. On découvre pour la première fois Charlie, déprimée. La réalisation évite de nous laisser visualiser son regard par les choix de lumière et de caméra. Le regard étant le reflet de l’âme, on cherche à éviter de nous faire ressentir des émotions mixtes et de nous focaliser sur sa gestuelle et le bas de son visage dévasté. Le dernier vers illustre parfaitement le comportement de Charlie, dévastée par un profond chagrin caché derrière une fausse joie colorée et auditive.


Quand certains cherchent et trouvent la lumière,

Moi, je ne trouve que les ténèbres,

Quand certains accomplissent de grandes choses,

Moi, je reste vide et morose

Croyez moi

Dans le vers 1, les « certains » dont parlent Charlie sont en train de retourner à leurs occupations, heureux de leur vie. Parmi eux on peut voir deux personnages mystérieux dont les paroles ne trouveront un sens que 3 ans plus tard lors de la série. On retrouve encore une fois l’idée que les ténèbres dont parle Charlie sont aux yeux du monde sont masqués par un semblant de bonheur et de sur-optimisme, chose qui la marginalise. Les « certains » dont parle Charlie vers 3 sont effectivement des grandes personnalités de l’enfer mais qui n’occupe aucun rôles dans ce pilote. Le « Croyez-moi » est un appel à l’aide, pour briser la carapace qu’elle s’est elle-même forgée et qui empêche même ses proches de pouvoir l’aider.


Je cours après l’impossible,

Cherchant enfin à atteindre l'espoir,

En vain...


On retrouve l’idée de dégradation du rêve, ici qualifié d’impossible. Le mot « impossible » est lié par la réalisation de la ville elle-même qui est par essence démoniaque. Le vers 2 se déroule en parallèle d’une scène de zoom où on découvre Charlie ouvrant les yeux. Cette scène nous sert de « présentation » officielle du personnage, qu’on ne retrouvera jamais aussi honnête après (pilote voire même série). Le détail intéressant qui vient détruire instantanément le micro-espoir amené par le vers 2 est le regard vers la tour. Le regard qu’on attendait comme salvateur car révélateur de qui était cette mystérieuse narratrice tourne un bref instant rouge/jaune, le regard du démon. Charlie est donc condamnée à la tristesse, car ce mal qu’elle souhaite effacée, est en partie elle-même.


Il faut avoir du cran pour commencer toute sa série sur une chanson tuant l’espoir, se terminant par « en vain ». Le pire étant que cette Charlie là ne sera jamais vraiment retrouvé, comme si ses problèmes n’étaient pas encore réglés. Pourtant autant par la forme (scène de « théâtre », ne pas montrer Charlie, sous-entendre au lieu d’être frontale, etc…) que par le fond (présentation de la protagoniste, de l’univers et de l’événement moteur, ici la purge), on ne pouvait pas imaginer une plus belle introduction.


Analyse du texte et de la seconde chanson: EN CHAQUE DÉMON SE TROUVE UN BEL ARC-EN-CIEL


J’en ai rêvé de cet hôtel,

Qui réhabiliterait les âmes mortelles,

Oui c’est du jamais-vu, ici en Enfer,

Mais laissez-moi vous apporter la lumière

(Chœurs) OoooOoooOooo


Ce premier paragraphe est très sommaire. Il est limite plus parlé en rythme que chanté. La présence des chœurs et du piano rappelle une idée royale mais surtout christique qui piège à l’avance Charlie. C’est d’ailleurs à ce moment que Charlie « perd » face à Alastor qui va petit à petit commencer son jeu de manipulation. On ressent cependant la mise en confiance de Charlie par le simple fait de chanter, un piège pour le spectateur inattentif. Le moment de décalage le plus marqué est le mot « lumière », dit par Charlie dans un sens similaire à la précédente chanson (bonheur) mais perçu par son auditoire comme un appelle au divin (renforcé par les chœurs).


En chaque démon se trouve un bel arc en ciel,

Un joli sourire qui ne demande qu’à sortir,

Car je sais qu'en dessous du masque sinistre d'un tueur,

Dort un enfant au cœur rempli de bonheur !

Dites adieu à l’enfer, le ciel vous est offert,

Après un peu de temps passé dans le Happy Hotel !


On ne va pas tout décrire à l’image car les images traduisent une seule et même idée : le décalage de perception entre Charlie son auditoire. Par exemple au moment ou elle parle de « Joli sourire » elle se retrouve devant un personnage avec peint un sourire triste. Quand Charlie parle d’arc-en-ciel elle ne conçoit pas que sa métaphore d’une voie vers le bonheur « chrétien » n’existe pas, car l’arc-en-ciel des démons s’appellent l’enfer. Maggie est d’ailleurs la seule à se rendre compte de ce parallèle troublant.


Donc à tous les drogués, détraqués, pervers, escrocs, héros ratés,

Les junkies pour vous racheter, c’est ici !

Les toxicos, alcoolos, dingos, amateurs de pornos, salauds,

et les addicts au médoc, pas de soucis !


On va vous chouchouter, vous serez transformés,

Plus de mauvaises pensées, vie en rose assurée,

Grâce aux bons soins de mon Happy Hotel !


Les paragraphes 3 et 6 se ressemblent donc autant faire d’une pierre deux coups. C’est des moments ou la musique s’accélère dans des rimes vaguement respectées qui cachent l’idée que tous ces gens sont mauvais et n’ont pas envie de changer. En témoigne ce monstre devenu « rose » qui donne plus l’impression d’avoir été lobotomisée qu’autre chose. On retrouve aussi l’idée que le démon sommeille également en Charlie qui par ces apparitions comme lors de « grâce aux bons soins » où elle s’affiche tout aussi démoniaques que ses interlocuteurs.


Il n’y a plus de flammes, il n’y a plus de cris

Juste des toutous gentils et pleins de sucreries,

Amour, bonheur et joie, vous allez être genre « WOUAH » !

Venez tous vous inscrire !


J’aime bien celui là donc je calle quelque chose dessus mais prétendre l’absence de flamme et de cri tout en les montrant (de plus avec la Charlie version démon) provoque un effet complétement inverse. On retrouve entre ces deux vers une micro pause dans la chanson pour voir Maggie se décomposer pour un effet comique qui fonctionne.


À toutes vos addictions bien salaces, vos discours déviants dégueulasse, invocations, crucifixion, Terminé !

Vous tous les barjots, les voleurs, cannibales et bébés brailleurs,

Cette rage qui vous consume, c’est du passé !


C’est la pièce qui manquait, pour expier vos pêchés,

Un service imbattable, ce sera formidable, OUI !

Une vie de rêve dans mon Happy Hotel ! YEAH !


Le Yeah a également une idée comique et je pense que finir comme un rockeur casse l’idée de concordance avec dieu.


Analyse du texte et de la seconde chanson: LA REPRISE D'ALASTOR


Tu as rêvé, de cette hôtel,

Et même si c’est risible moi j’y vois une haubaine

Car tu es sensationnelle, ma chère demoiselle

Alors donnons une chambre à tous ces criminels


Dans chaque démon se trouve une cause perdue

Qu’on peut camoufler derrière de beaux sourire

(en chœur) Et quel sourire


Ornons cette fosse sans fonds

D’un soupçon de rédemption

Usons de notre panache pour éblouir

(en chœur) Pour éblouir


Et dans ce lieu austère, ce plan sera d’enfer

Après un peu de temps, passé dans ton Hazbin Ho...


Alastor reprend la musique de Charlie dans le but clair de l’amadouer. L’arc-en-ciel a disparu, la lumière aussi. C’est la première fois qu’on démon extérieur chante et complimente Charlie. Le paragraphe 3 a clairement un double sens, où la fosse sans fond est autant l’enfer que charlie et le nous autant Charlie et lui que juste lui. On retrouve cependant des chœurs, mais à l’instar du reste de la chanson, le ton très années folles est narquois et piégeur, il forge le caractère d’Alastor comme un personnage autonome au sein de l’intrigue.


En conclusion, il est difficile de ne pas considérer le pilote d’Hazbin Hotel comme une réussite totale. Déjà commercialement parlant, avec ses 117 millions de vues et 2 traductions ce moyen métrage réussie à ne pas passer inaperçu et à créer de l’attente pour la future série. Son succès attirera l’attention d’Amazon Prime qui laissera tout de même une grande liberté à Viv M pour la création de la série. Enfin, ce pilote a beaucoup participé à la démocratisation des séries internet et à leur acceptation dans l’espace publique. Une véritable grosse communauté s’est construite autour de cette manière de faire qui aidera d’autres créateurs (comme le studio Glitch) voir même d’autres créations de SpindleHorse comme le petit frère Helluva Boss qui a permis de maintenir cette communauté en attendant les 3 ans de travail nécessaires à la sortie des premiers épisodes. Le pilote est également une réussite en termes de qualité. Ce moyen métrage n’est pas non plus une réussite totale en termes de qualité, notamment en introduisant beaucoup trop de personnages ou en ayant un rythme un peu cassé. Mais dans son rôle de Pilote, il est très bon. On y trouve une introduction rigoureuse des 3 personnages les plus important de la série et un premier aperçu, même bref comme Rosie, de l’écrasante majorité des personnages non-paradis de l’univers. C’est également une bonne introduction de l’univers, car il se concentre uniquement sur les aspects narratifs de celui-ci (comme la purge annuelle) ne noyant pas ce premier aperçu d’une surdose d’informations annexes. Enfin, ce pilote est une réussite dans la démonstration du potentiel de la future série ; le genre de série qui nous donne l’envie de passer un coup en enfer, passer peu de temps dans le Hazbin Hotel.


« Le monde est une scène et la scène est d’un monde de divertissement »

Arthur Schwartz (repris par Alastor dans la série)

Lordlyonor
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le 26 août 2025

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