Headhunters, polar norvégien, est une vraie petite bombe, un mélange excitant entre l'efficacité, l'esthétique travaillée du polar US et une approche plus libre, radicale et déroutante, typique du « polar qui vient du froid ».

Headhunters, c'est l'histoire de Roger, homme d'affaires arrogant et assoiffé de fortune, qui profite de son job de recruteur pour débusquer les cibles faciles. Avec ses activités de voleur d'art, il finance son train de vie coûteux. Roger fait un sans faute jusqu'à ce qu'il tombe sur bien, bien plus fort que lui. Le chasseur devient la proie et c'est le début d'une traque folle...

North by Northway
Il y a un je-ne-sais-quoi qui détonne dans Headhunters. Les ruptures de tons, passant avec virtuosité du thriller anxiogène à la comédie outrancière, sont remarquables. Les séquences d'actions, avec leur manière d'approfondir encore et encore une situation jusqu'à frôler l'absurde, sont trépidantes et sans pitié.
La chasse à l'homme prend des proportions délirantes et fait vivre un véritable enfer à son personnage principal. Dans cette quête désespérée et grand-guignol pour survivre, les coups font vraiment mal et tout ces débordements graphiques font en cela un peu penser à ceux du cinéma de genre coréen actuel, comme le I Saw The Devil de Kim Jee-Woon.
Mais ici, dans un paysage hostile, avec ses maisons design froides comme la mort, le cocktail reste unique, profondément norvégien. Peut-être est-ce une des raisons de son méga-carton au box-office national.

Dans tous les cas, on sent carrément la patte du romancier Jo Nesbo, héros local du polar (les Harry Hole) qui fait ici ses débuts de scénariste pour le cinéma, son goût pour les intrigues complexes et un sens certain de l'efficacité font comme toujours merveille.
Morten Tyldum se révèle être un réalisateur solide qui sait tenir son suspense, il est de plus aidé par de bons acteurs qui font vraiment vivre l'histoire, que ce soit Aksel Hennie (mix étonnant de Steve Buscemi et Christopher Walken), le charismatique en diable Nikolaj Coster-Waldau (Games Of Thrones et le génial western Blackthorn) et la très belle Synnove Macody Lundl.

Au final, Headhunters est du début à la fin prenant, bien ficelé, incroyablement ludique et surprenant dans sa radicalité. Un divertissement haut de gamme.
Dalecooper
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le 24 déc. 2012

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