Hellzapoppin par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Nous voici sur le tournage d'un film auquel participe un célèbre duo comique, Ole et Chic. Malheureusement le producteur qui aurait aimé un sujet un peu plus croustillant le rejette voulant y inclure une belle histoire d'amour.
Pendant ce temps le projectionniste se dispute avec une ouvreuse style armoire à glace. Les bobines s'entremêlant, nos deux comiques se retrouvent projetés dans un autre film. Tous les artistes se déchaînent et Ole et Chic vont alors tenter de saboter une autre réalisation, théâtrale celle-ci, spectacle devant être donné en plein air en présence d'un commanditaire au demeurant assez perplexe.


J'en conviens, le synopsis n'est pas des plus faciles à saisir mais peu importe, il n'est que très secondaire mais vous avez déjà une indice de ce qui vous attend rien qu'avec le titre, "Hellzapoppin", qui est une contraction de Hell is popping : 'l'enfer éclate" et pour être un enfer, ça va être être un enfer. Toutefois l'important c'est le nombre de gags plus burlesques les uns que les autres qui se déroulent sous nos yeux. La révolution règne sur le plateau de cinéma, la confusion règne également dans la cabine de projection où on se bagarre à coup de bobines de films pour en arriver à un total méli-mélo de pellicules qui vont tout de même être projetées, provoquant des effets inattendus.
Des règlements de compte entre acteurs et actrices, des courses poursuites sur les lieux du tournage vont se succéder; le film de Ole et Chic n'est pas prêt d'être reconstitué ni de voir le jour. C'est deux là ne se seront tout de même pas déplacés pour rien. La vengeance étant un plat qui se mange froid, le spectacle donné en plein air va être l'occasion de régler quelques comptes en se servant de divers accessoires pour y parvenir. La confusion totale va alors se faire sentir autant chez les spectateurs surpris et rigolards que chez les artistes beaucoup plus stressés. Vous êtes accueillis par des diables au début et vous finissez la séance au milieu d'un carnage indescriptible.


Donc ne cherchez pas à comprendre ou approfondir le fil de l'histoire écrite par un proche des Marx Brothers. Laissez-vous plutôt griser par les gags loufoques et imprévisibles qui s'accumulent à une vitesse inégalée.
Ce film qui fut réalisé par Henry Codman Potter en 1941 est la preuve d'une belle imagination. Dans le genre on se rapproche de certains dessins animés d'époque qui nous ont enchantés par leur drôlerie. Voici donc le plus connu et le meilleur film de ce cinéaste qui n'en sortit que très peu. Ici il s'est affublé principalement de deux acteurs comiques, Olsen et Johnson, lesquels n'eurent pas la chance de connaître le succès de Laurel et Hardy.
C'est donc surtout ce spectacle qui les projeta un peu sur le devant de la scène. Les autres "complices" de nos deux rigolos tiennent fort bien leurs rôles et font preuve d'un tonus inimaginable. Bien sûr, tout n'est pas parfait. Il y a quelques longueurs, il faut bien à un moment reprendre son souffle.
Les chansons en duo sont à l'eau de rose et les ballets paraissent un peu "jaunis". Après l'avoir vu il y a bien une vingtaine d'années, je n'ai pas été déçu cette fois encore même si je trouve qu'il a un peu vieilli. Il est à remarquer qu'en France Robert Dhéry, notamment pour "Branquignol", s'est inspiré de ce style d'humour avec une certaine réussite.


Voici donc une œuvre qui fera encore bien souvent le bonheur des cinéphiles qui ne redoutent pas ce genre de comique. "Hellzapoppin" a encore de beaux jours devant lui.


Un grand moment du film :
https://www.youtube.com/watch?v=7NBrp9sprdM


Note: 8/10

Grard-Rocher
8
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le 13 mars 2015

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