Avec Herbes flottantes Ozu fait le remake en couleur d’un de ses propres films datant de la période du muet : Histoire d’herbes flottantes (1934).

La plupart des histoires d’Ozu se déroulent en intérieur dans des cadres à la géométrie parfaite. Mais une fois n’est pas coutume, Herbes flottantes, nous fait prendre l’air marin dans un petit village portuaire japonais.

Ozu structurait ses films avec des plans de paysages, souvent citadins et des plans de natures mortes. Ici, c’est un phare qui fait office de liaison entre les différentes phases de ce récit. Il apparaît dès l’ouverture du film, dressant sa silhouette blanche dans le ciel bleu tandis qu’une bouteille de saké, boisson très prisée des japonais, est posée à terre en premier plan et forme un parallèle avec le phare.

Une troupe de théâtre arrive dans ce petit port du sud du Japon pour y donner des représentations. L’acteur principal, Komajuro, y était déjà venu il y a plusieurs années. Il y avait eu une aventure et y a laissé un fils qui ignore qu’il est son père. Découvrant ce secret, la maîtresse actuelle de l’acteur le prend plutôt mal…

Autre particularité de cet Ozu, il comporte des passages violents comme celui de l’affrontement verbale entre Komajuro et sa maîtresse. Les deux sont face à face et échangent des paroles assassines, chacun d’un côté de la rue tandis que la pluie ruisselle à flot. Ou bien quand Komajuro n’hésite pas à gifler et tordre le bras d’une jeune femme pour la faire parler, avant de battre physiquement sa maîtresse qui a organisé un coup monté, jusqu’à l’affrontement final où la vérité surgit enfin et ouvre les yeux de Komajuro même si ce n’est pas agréable…

Herbes flottantes mêle légèreté, humour et drame. La musique participe à l’atmosphère légère du film, malgré la violence qui affleure à plusieurs reprises.

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le 27 févr. 2024

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abscondita

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