Ou comment le génie visuel du maitre italien s'exprime dans un film au scénario anodin et au budget misérable. Déjà chef op et officieusement réalisateur de certaines scènes des premiers opus du colosse olympien réalisé par Pietro Francisci, Bava prend les reines sans toutefois bénéficier des confortables budgets de son prédécesseur. Pas grave puisque celui-ci en profite pour mettre a profit ces talents de bricoleur de génie et de directeur de la photographie pour composer des images flamboyantes en même temps que naïves, ou comment fabriquer un enfer en carton, noyé dans de photogéniques nappes de brouillard et de la polenta en guise de lave en fusion sans passer pour un truc ringard mais plutôt savoureusement kitch, Hercule contre les vampires est d'ailleurs fascinant dans sa matérialisation d'un univers esthétique personnel conçu de A a Z par Bava, qui aura l'occasion quelques années plus tard d'approfondir cette démarche dans son mythique Planète des vampires. Bava s'approprie un univers, celui du péplum mythologique, que l'on pourrait croire assez éloigné des préoccupations habituel et crée un univers macabre, horrifique et totalement baroque propre a la vision sensuelle qu'avait Bava de son cinéma a cette époque. Reg Park est aussi expressif qu'une pizza quatre fromages mais on s'en fout un peu vu que de toute façon la direction d'acteurs n'était pas une des grandes préoccupations de Bava et puis ça permet de mettre en évidence Christopher Lee qui n'interprète pas un vampire - le titre d'exploitation français est mensonger, une façon de profiter de la présence de Lee encore dans l'ombre du succès du Cauchemar de Dracula - mais un sorcier vaguement nécromancien bien évidemment totalement dévoué a l'ignominieuse ignominie des forces maléfique d'un plombier d'extrême droite moustachu (ou quelques chose dans le genre). Et si d'ailleurs vous en avez l'occasion, je ne serai trop vous conseiller de vous mater Hercule a la conquête de l'Atlantide de Vittorio Cottafavi, toujours avec Reg Park, le film de la série suivant celui de Bava et qui est aussi bien, dans un style bien différent, que celui-ci.
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le 27 mars 2011

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