Heropanti
4.7
Heropanti

Film de Sabir Khan (2014)

Des choses gentilles à dire sur ce film :


Tiger Shroff dans toute sa splendeur juvénile, c’est l’essentiel de ce que peut offrir Heropanti. Non pas que le film soit particulièrement mauvais, ni même bon, on peut pas dire, mais il est sacrément longuet et surtout relativement convenu, s’inscrivant dans une belle tradition de comédies romantiques où les quiproquos théâtraux et les paterfamilias bougons sont rois avec un peu de castagne mignonnette en plus.

Pour faire simple, notre brave Tiger incarne Bablu, un jeune homme parfait en tout point (ne lui manque que l’esprit d’un Jimmy Guieu et encore), qui, d’une part, est amoureux d’une sémillante inconnue croisée une fois de loin comme ça dans la rue, et qui, d’autre part, se retrouve dans le collimateur de Suraj Singh Chaudhary (Prakash Raj), un homme aussi puissant qu’autoritaire. En effet, il se trouve que sa fille, Renu (Sandeepa Dhar), s’est enfuie sans laisser de traces avec Rakesh (Dev Sharma) la nuit de son mariage, ne laissant au patriarche, secondé par une tripotée de rejetons et de neveux pas très recommandables, qu’une piste à remonter, celle des fréquentations de l’insolent qui a osé lui ravir le cœur de sa fille parmi lesquelles figure Bablu. Monumentale erreur à double titre : Bablu n’a pas son pareil pour kicker des culs et, surtout, la belle inconnue pour qui il vibre de tout son être se trouve être... sa fille, Dimpy (Kriti Sanon).

Et tout se déroule de manière très très prévisible. Nul doute qu’à la fin, tout le monde finira par s’enfiler du sanglier au cœur du village en trinquant et en rigolant fort. L’amour sera plus fort que tout et tout le monde aura appris quelque chose, oui, même toi Suraj Singh Chaudhary dont l’agressivité et la mine renfrognée cachent simplement le cœur d’un papa meurtri. Il n’y a qu’à le voir, le pauvre, à errer en ville, beurré comme un p’tit lu, après avoir renié sa fille (l’aînée). Autant dire, aussi, que sous des airs qui se veulent progressistes, Heropanti est particulièrement rétrograde, dénonçant la tradition pour mieux l’embrasser. Eh oui, ce qui fait que Bablu est un vrai héros, c’est aussi bien son caractère, bon, fort, loyal, fidèle... que, comme on le verra au final, son respect des ainés et de leurs valeurs.

C’est ainsi que, si le viol c’est non ! (la scène au cours de laquelle Bablu vole au secours d’une Dimpy aussi impuissante qu’une potiche de cartoon ligotée sur des rails sur fond de « no means no » est fantabuleuse), pour ce qui est des liens sacrés du mariage potentiellement forcé et de la question de la bénédiction du père, c’est déjà plus compliqué...

C’est pas consternant pour autant, dans le cadre du film en tout cas, d’autant que ça en renforce le côté outrancier et sympathiquement à côté de la plaque. Exemple marquant avec la scène dans laquelle Bablu découvre que son béguin, la personne avec qui il échange depuis sa détention chez le patriarche et la fille de ce dernier sont une seule et même personne. Tiger Shroff affiche un air de ravi de la crèche qui touche au sublime tandis que l’amour de sa vie se fait trainer par son oncle et par les cheveux dans un ralenti sympathiquement glamour...

L’autre point fun est le thème principal du film reposant sur des sifflements particulièrement ronge crâne et ponctués de Heeey ! qu’on entend dès que Bablu fait quelque chose d’espiègle, de classe, d’audacieux, de badass, dès que Bablu fait quelque chose en somme, et qui, après visionnage, t’accompagnera sous la douche, au boulot, en courses, à la pêche, au tabac, à la préfecture, au musée vivant du cerf-volant, partout, au moins encore un mois. Et y a naturellement la version longue, un petit passage chanté dansé qui va avec où Tiger Shroff joue de la flûte traversière incrustée de diamants à écouter en boucle ici : https://www.youtube.com/watch?v=zQcDB1iCpWw.

Après, Heropanti ça reste quand même un peu long pour ce que ça raconte et on s’ennuie un peu entre deux passages crétins dus à une bonne tartine de premier degré, mais si vous aimez Tiger Shroff, et le Tiger Shroff qui craque malencontreusement sa chemise en vue du grand final, vous passerez un bon moment.


Je veux jouer au bingo des clichés avec ce film

Le lien pour jouer, c'est là : https://www.incredulosvultus.top/heropanti


Ou sinon, je regarde juste les 51 ingrédients du bingo de ce film parce que c'est trop cool


Personnage > Agissement

Bagarre > Valdingue à travers une vitre, une palissade, une porte... – Coolitude > Dis-le en chanson – Coolitude > Est frappé·e par une révélation subite – Course-poursuite > Court après un véhicule – Montre un truc du doigt – N’importe quoi > Projeté exagérément loin sous l’effet d’un coup de feu... voire d’un simple choc – Stylé > Se gare pile devant la porte du bâtiment à visiter – Stylé > S’exclament la même chose et en même temps – Suspense > Chuchote une réponse/une information à l’oreille

Personnage > Citation

Ordonne > « Tuez-le ! » / « Tuez-la ! » – Rassure > « Il ne t’arrivera rien, je te le promets », « Ça va aller » – Récrimine > « Mais lâchez-moi, sales brutes ! »

Personnage > Héros ou héroïne

Chevalier blanc > « Ce monsieur vous embête », « Elle t’a dit de la laisser » – Fibre héroïque > Sauve une femme en détresse, ou un enfant inconscient – Tension > Donne une leçon de courage face à son bourreau

Personnage > Interprétation

En fait des caisses – Lunettes > Abaisse ses lunettes de soleil pour mieux voir – Regard incrédule

Personnage secondaire

Meute compacte de journalistes

Réalisation

Écran partagé – Faux-suspense > Héros ou héroïne qui frappe délibérément à côté de la tête de son ennemi·e terrassé·e – Fin > Éclat de rire – Grammaire > Ralentis injustifiés et insupportables – Mise en scène > Explication et exécution de plan simultanées – Plan > Images de paysage urbain/naturel, couchers de soleil, passées en accéléré – Plan > Inserts d’images de caméscope/smartphone/d’écrans de télé/vidéosurveillance – Sifflement entendu par une personne sonnée/choquée – Technique > Faux raccord flagrant – Woosh > Mise en scène

Réalisation > Audio

Bruit exagéré > Accessoire – Bruit exagéré > Coups donnés lors d’un combat au corps-à-corps – Woosh > mouvement / acrobaties

Scénario > Blague, gag et quiproquo

Accéléré (gag) – Comique de répétition – Est bourré·e ou drogué·e (gag) – Gag cartoonesque > Humilie un·e méchant·e/un adversaire en baissant son pantalon volontairement (ou non) – Pipi, caca, prout – Quiproquo sur l’identité des personnages – Se cache (gag)

Scénario > Contexte spatio-temporel

Boîte de nuit

Scénario > Élément

Titre du film énoncé dans le film

Scénario > Situation

Agissement > Conversation privée entendue à l’insu des personnes qui parlent – Tension > Suspendu·e dans le vide – Tension > Torture

Thème > N’importe quoi

Carton-pâte > Coup de poing pouet-pouet – Scientifiquement non prouvé > Physique des matériaux soumise à rude épreuve – Trop con·ne > Ces gens font des trucs complètement con

Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes

Violence sexuelle > Retient/tire une femme par le bras, contre son gré

Thème > Testostérone

Bagarre > Un seul bras pour les assommer tous – Objectification viriliste > Corps musclé mis en valeur – Stylé > Bloque un coup de poing

---

Barème de notation :

  • 1. À gerber
  • 2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
  • 3. On s'est fait grave chier
  • 4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
  • 5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
  • 6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
  • 7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
  • 8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
  • 9. Gros gros plaisir de ciné
  • 10. Je ne m'en lasserais jamais
IncredulosVultus
6

Créée

le 3 avr. 2024

Critique lue 14 fois

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